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Obligation morale

La vigne - n°169 - octobre 2005 - page 0

Durant l'été, les négociants et le gouvernement ont exigé des producteurs d'AOC une baisse des rendements. Pour bien faire passer le message, le ministre de l'Agriculture a envoyé ses émissaires dans les comités régionaux de l'Inao où, jusque-là, on ne les voyait pas. A force de retirer 5 hl/ha aux uns, 2 hl/ha aux autres, ils ont grappillé 1,5 Mhl, a annoncé le ministère. Mieux encore : la nature leur a prêté main forte. Elle fut avare de pluies et, à la fin, prodigue de soleil. Elle a concentré les jus et enrichi les peaux. La récolte est petite, mais le millésime est excellent. Les rouges sont profonds et intenses, les blancs vifs et aromatiques. Il serait injustifié et destructeur que les prix continuent de s'effondrer. Compte tenu des arguments et des promesses faites cet été, ce serait aussi une trahison. Pour convaincre les producteurs, les négociants leur ont répété qu'une récolte élevée provoquerait des mouvements de panique. Les exploitations aux aguets seraient face à des acheteurs en position d'attendre et donc forcées de céder sur les prix. Rien de tel. Pour autant, les producteurs ne sont pas en situation d'obtenir de fortes hausses de prix, mais d'autres garanties. Puisqu'il est de plus en plus question de partenariat, les négociants leur doivent de mettre les bouchées doubles dans la reconquête des marchés étrangers. Qu'ils débordent d'énergie et d'imagination ! Qu'ils s'attachent à bâtir des marques, offrant des vins réguliers ! Qu'ils laissent les producteurs miser sur l'effet de surprise ! Messieurs les négociants, les viticulteurs ont fait leur travail. Faites le vôtre ! Monsieur le ministre, pour les aider, vous leur aviez promis 5 millions d'euros de plan national de développement des industries agroalimentaires. Où sont-ils ?

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