« Le marché du vin de base pour le crémant de Loire n'est pas assez actif », peste un négociant qui craint que des vignerons retiennent le produit. Pour Christian Pauleau, il n'en est rien. « Quand on interroge les courtiers, ils disent qu'il n'y a plus rien à vendre », indique le président des producteurs. La récolte 2014 serait de l'ordre de 120 000 hl, dont 80 000 hl ont déjà été échangés en vins, moûts et raisins, soit 5 % de plus que l'an dernier. Les 40 000 hl restants sont soit réservés, soit destinés à la vente directe. Les négociants ont clairement besoin de produit car, en aval, le marché est actif. Les ventes de crémant de Loire dans la GD française ont progressé de 13 %, en 2014, dépassant la barre des 3 millions de cols. À l'export, le marché global s'élève à 14,4 millions de cols (+ 10 %). Pourtant, les négociants ont manqué de vin pour approvisionner le marché allemand qui, de ce fait, a reculé. « Pour preuve de la forte demande, une maison a annoncé des contrats à 180 €/hl pour 2015 », souligne Christian Pauleau, provoquant la grogne chez ses concurrents. Les cours actuels s'établissent à 161 €/hl contre 146 il y a un an. Cette hausse a été identique sur les moûts et raisins. « Comparés à ceux du crémant d'Alsace ou de Bourgogne, nos cours sont encore bas, alors que les prix de vente en magasin sont proches, souligne le président. Pour l'heure, l'offre et la demande sont cohérentes. »