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Je vais en profiter pour investir

La vigne - n°169 - octobre 2005 - page 0

Jean-Pierre Lagauzère a arraché 2 ha en 2005. Il compte en arracher 4 autres en 2006. Avec la prime, il souhaite investir sur son domaine, en modernisant son chai.

Jusqu'à cette année, le domaine de Rizens, à Sainte-Bazeille (Lot-et-Garonne), s'étendait sur 24 ha de Côtes du Marmandais. Jean-Pierre Lagauzère envoyait la production de 12 ha à la cave coopérative, et vinifiait lui-même les 12 autres. Mais lorsqu'il a entendu parler de la prime à l'arrachage définitif, fin décembre 2004, Il n'a pas hésité un instant : ' J'ai vu l'opportunité qui se présentait. Comme le vin ne se vend pas très cher en ce moment, et que la situation ne s'améliore pas, j'ai pensé que cela me procurerait un peu de trésorerie pour investir, et ainsi améliorer le reste. De plus, j'y ai vu l'occasion de me recentrer sur une plus petite surface . '

En effet, il souhaite mener à terme plusieurs projets, dont un, initié quelques années auparavant : la construction d'un chai moderne, aux normes européennes. Il n'avait pas pu le finaliser, n'étant pas sûr de l'avenir d'un point de vue financier. Son second objectif est d'effectuer tous les travaux, de la vigne à la commercialisation, en passant par la vinification, lui avec son épouse. Or, ' pour bien faire, produire un vin de qualité et arriver à le commercialiser, il ne faut pas avoir plus de 10 ou 12 ha à deux ', estime-t-il.
Pour l'instant, il en est loin, mais les mesures d'arrachage définitif lui permettent de s'en approcher. Cette année, il a arraché 2 ha qu'il livrait à la coopérative. Il a choisi sa parcelle en fonction de la facilité de travail : ' Toutes mes parcelles sont sur un bon terroir, analyse-t-il. J'en ai donc arraché une éloignée du siège du domaine. Mon objectif est de garder mon exploitation d'un seul tenant. Cela crée une unité, et c'est plus simple au niveau du travail . '
Sur les 12 ha qu'il vinifie, il en commercialise bien 10 ha. ' Je vends une grosse partie au négoce, expose-t-il. J'ai une relation particulière avec un négociant, car je travaille avec lui depuis dix à quinze ans. J'ai commencé à lui faire confiance quand il était petit. J'ai toujours été d'accord avec lui. Maintenant, je suis remercié ! '
Il vend le reste sur des marchés ou à la propriété. ' Mais si j'avais moins de surface, je pourrais consacrer plus de temps à la commercialisation, et j'arriverais à vendre comme il faut tout ce que je vinifie. Je le vois bien, déjà avec 2 ha en moins, ça permet de dégager du temps . '

Pour faciliter la vente, il envisage d'ouvrir un magasin sur l'exploitation. ' De plus en plus de clients viennent sur la propriété. Ils aiment qu'on prenne le temps de leur expliquer comment on travaille, qu'on leur fasse visiter l'exploitation. Mais pour ça, il faut avoir le temps et disposer d'une structure adéquate. L'un de mes projets est donc de mettre en place cette structure d'accueil . '
Jean-Pierre Lagauzère a prévu d'arracher 4 ha supplémentaires qu'il livre à la cave, en 2006. ' Ce n'est pas dur pour moi de me séparer de ces vignes, car j'ai un projet derrière, cela fait partie d'un plan ', conclut-il.

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