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archiveXML - 2005

Vin de pays vignobles de France : le coup d'envoi est donné

La vigne - n°170 - novembre 2005 - page 0

Lors d'une conférence de presse, Michel Servage, René Moreno et Bruno Kessler (de gauche à droite) ont présenté leur projet de VDP vignobles de France.

Le 11 octobre, la Fédération des vins de pays vignobles de France a vu le jour, fondée par huit syndicats de vins de pays et deux de vignerons. Trois semaines plus tard, l'Anivit demandait ' officiellement la création du vin de pays vignobles de France '. L'objectif affiché est de conquérir des parts de marché à l'exportation. ' Nous avons rédigé un projet de décret, visé par la DGCCRF. Il sera présenté le 9 novembre au conseil spécialisé des vins de pays de l'Onivins. S'il est adopté, il passera ensuite au conseil de direction ', explique, Michel Servage, un Audois président de cette fédération et du conseil spécialisé des vins de pays de l'Onivins.
' Nous voulons miser sur le triptyque cépage, marque et label France ', souligne René Moréno, président de l'Anivit. ' Les pays concurrents proposent tous une offre de ce genre. Il est hors de question de faire du premier prix. Nous visons un positionnement en coeur de gamme, avec des vins vendus en rayon entre 2 et 5 euros/bouteille. C'est ce segment qui progresse le plus en Europe du Nord ', ajoute Bruno Kessler, président de l'Afed.
Si aucun obstacle de dernière minute ne surgit, la nouvelle dénomination devrait être opérationnelle en 2006. Elle offrira uniquement des vins de cépage. Ces derniers devront être, en grande partie, élaborés dans le cadre d'un partenariat entre des producteurs et un metteur en marché agréé par l'Anivit. Cet agrément lui donnera droit d'assembler différents VDP pour en faire un vin de pays vignobles de France. Il ne pourra puiser que dans les dénominations dont le syndicat adhère à la fédération nationale. Les vins de pays d'Oc n'y étant pas, il n'est pas question de les assembler avec un vin de pays des Côtes de Gascogne, par exemple.

Chaque syndicat adhérent labellisera ses vins. La contractualisation, établie sur trois ans, définira le profil, les volumes et les règles de fixation des prix. Elle devra concerner au minimum 25 % des volumes la première année, pour arriver à 60 % la troisième. Chaque année, le metteur en marché présentera un rapport à l'Anivit pour obtenir la reconduction de son agrément.
' Nos acheteurs veulent du nouveau ! En assemblant des vins de plusieurs régions, nous allons créer des profils gustatifs inédits. Nous pourrons élaborer des sauvignons ou des chardonnays, alliant la fraîcheur du Val de Loire à la puissance des vins méridionaux ', explique Bruno Kessler. En rouge, l'idée serait de produire des bicépages ou des tricépages inédits (gamay-syrah...).
Pour approvisionner la nouvelle dénomination, les volumes ne devraient pas manquer. ' Compte tenu des surfaces plantées, 500 000 à 600 000 hl de vins de cépage supplémentaires arrivent chaque année sur le marché. Les vins de pays d'Oc ne pourront pas tout absorber. Mieux vaut trouver de nouveaux débouchés pour éviter que ces volumes ne pèsent sur les cours. Avec la démarche vignobles de France, nous avons un outil supplémentaire pour vendre. Il ne s'agit pas de détruire ce qui existe, mais de construire du nouveau ', ajoute Michel Servage. Pour réussir, il faudra du temps et de la détermination. ' Si l'an prochain, nous commercialisons 100 000 à 150 000 hl du millésime 2005, ce sera un bon démarrage ', affirme Bruno Kessler.

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