Faut-il créer un vin de pays vignobles de France ?

Le 11 octobre, huit syndicats de vins de pays et deux de vignerons ont créé la Fédération des vins de pays vignobles de France. Elle est présidée par Michel Servage, qui est également président du conseil spécialisé vins de pays à l'Onivins. Trois semaines après, l'Anivit a demandé officiellement la création de la dénomination vignobles de France. Le projet de décret a été présenté une première fois au conseil de direction de l'Onivins le 9 novembre. Il devrait être débattu le 14 décembre. La dénomination n'offrira que des vins de cépage, élaborés dans le cadre d'un partenariat avec des metteurs en marché agréés par l'Anivit. Cet agrément, revu tous les ans, leur donnera le droit d'assembler plusieurs vins de pays pour en faire un vin de pays vignobles de France. Chaque syndicat labellisera ses vins. La contractualisation définira le profil gustatif, fixera les volumes et une fourchette de prix. Elle devra porter sur un minimum de 25 % des achats dès la première année, pour arriver à 60 % la troisième année. ' Notre objectif est de nous positionner en coeur de gamme, avec des vins vendus en rayon entre 2 et 5 euros/col. Nos acheteurs veulent du nouveau ! En associant des vins issus des vignobles méridionaux et septentrionaux, nous allons pouvoir leur proposer des profils gustatifs inédits ', affirme Bruno Kessler, président de l'Afed. Les dix syndicats fondateurs ont été rejoints par quatre nouveaux membres : les vins de pays de la Drôme, du Var, des Charentes et de l'île de Beauté. Le grand absent reste le Syndicat des vins de pays d'Oc. Avec plus de 4 millions d'hectolitres commercialisés, dont 75 % à l'exportation, c'est le leader français sur le marché des cépages. Il n'est plus opposé au projet, mais n'a pas pour autant décidé d'adhérer à la Fédération vignobles de France. Pour laisser à chacun le temps de la réflexion, le conseil de direction de l'Onivins a reporté sa décision finale au 18 janvier 2006. Avec un espoir, que tous s'unissent pour construire.