Depuis quinze ans, Dominique Belluard effeuille mécaniquement ses vignes. Il a gagné en qualité et en temps de travail.
Dominique Belluard travaille sur 13 ha, dont 8 ha en biodynamie. Toutes ses vignes se situent dans le cru Ayze (Haute-Savoie). En forte pente, elles sont encépagées avec du gringet, un cépage local. Jusqu'à il y a une quinzaine d'années, Dominique Belluard faisait uniquement de l'effeuillage manuel. ' L'effeuillage améliore la maturité. On gagne entre 0,5 et 1°, et on a une meilleure intensité colorante. En plus, comme il y a moins de feuilles, les vendangeurs vont plus vite. ' Mais il consomme de la main-d'oeuvre. En lisant des revues techniques, notamment La Vigne et la Revue suisse de viticulture, arboriculture et horticulture, publiée par la Station de recherches agronomiques de Changins (Suisse), il a découvert l'effeuillage mécanique.
Séduit, il s'est rendu chez des vignerons en Suisse pour voir tourner les machines. ' C'est le principe de l'air pulsé qui m'a le plus emballé. Avec les systèmes de couteaux, on abîme trop la vendange. ' Dominique Belluard a alors décidé de s'équiper d'une effeuilleuse pneumatique Galvit pour un coût de 120 000 F (18 294 euros). ' Mon banquier n'était pas très ravi que j'investisse dans une machine qui ne tourne que quatre jours par an ', explique-t-il.
Sur les conseils des vignerons suisses et d'après les essais de Changins, il s'est rendu compte que la meilleure période pour pratiquer l'effeuillage mécanique se situe fin floraison, lors de la chute des capuchons floraux. ' On nettoie bien la grappe à ce moment-là. On enlève les vers de la grappe et les capuchons floraux, qui favorisent le développement de la pourriture grise. Je peux me passer d'insecticides. En plus, on met très tôt les grappes au soleil. Elles ont le temps de s'y habituer et on a moins de risque de grillures. '
La première année, il a un peu tâtonné pour régler la machine. ' Plus l'écartement des deux têtes est faible, plus on effeuille, et inversement. Pour chaque parcelle, il a fallu trouver le bon compromis en fonction de l'épaisseur du feuillage. ' Il a remonté sa hauteur de palissage de 20 cm, pour compenser la perte de surface foliaire. Là encore, ce sont ses observations en Suisse qui lui ont fait prendre cette décision.
Après quinze ans d'expérience, Dominique Belluard est ravi de cette technique, mise en oeuvre sur 7 à 8 ha. Sa machine a été amortie au bout de cinq années. Elle demande peu d'entretien.
' Il faut bien huiler le surcompresseur en intersaison. Comme le capot de protection est en fibre, il a fallu le changer. Maintenant, il est en Inox, donc c'est plus solide. Le seul inconvénient de l'effeuilleuse Galvit est la puissance nécessaire de 40 ch minimum pour tirer le surcompresseur. Avec les autres machines, il en faut moins. '