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Partenariat : ' Une relation de confiance et d'échange s'est instaurée '

La vigne - n°170 - novembre 2005 - page 0

En 1966, Luc Jourdain a contractualisé 10 ha avec un négociant. Cet accord lui a permis d'assurer l'écoulement d'une partie de sa récolte et de progresser sur toute son exploitation.

Sur les 30 ha qu'il exploite au Puy-Notre-Dame (Maine-et-Loire), Luc Jourdain en consacre 10 à Ackerman-Rémy Pannier depuis la récolte 1996. Il vend directement le reste de sa production. A l'époque, le négociant venait d'implanter un centre de vinification au coeur du Saumurois, à Vaudelnay. Il voulait assurer ses approvisionnements en qualité et en quantité. Il a donc recherché des vignerons intéressés par des contrats pluriannuels.

Le document paraphé par les deux parties les engage pendant cinq ans. Il prévoit notamment que le technicien du négociant effectue plusieurs passages dans les vignes. ' Le contrat impose des droits et des devoirs aux deux signataires. Moi, je dois livrer au moins 80 % d'un volume fixé, sauf accident climatique. En contrepartie, chaque campagne, je suis assuré de vendre la récolte de 10 ha. De son côté, le négoce a un droit de regard sur mes vignes ', explique Luc Jourdain, dont l'essentiel de la production est orienté en appellation.
' Savoir, avant les vendanges, qu'un tiers de la récolte a un débouché, c'est plutôt rassurant. Je n'ai pas hésité à m'engager, raconte le vigneron qui se souvient des premiers contrôles. Dès la première visite, les contacts ont été excellents. ' Il est vrai que Nicolas Emereau, technicien chargé des visites, a orienté son travail davantage vers le conseil que vers le contrôle.
Ainsi, il a persuadé le viticulteur de conduire ses vignes en lutte raisonnée. Chaque année, il lui fournit la liste des produits autorisés et ceux interdits. A charge pour le vigneron de noter dans un cahier toutes les interventions qu'il effectue (apport d'engrais, traitements phytosanitaires). Le négoce peut ainsi satisfaire aux principes de traçabilité réclamés par ses acheteurs. ' Je bénéficie du conseil de mon fournisseur de phytos, mais aussi de ceux du technicien du négoce. C'est très complémentaire. '
Nicolas Emereau se rend trois ou quatre fois dans les vignes : au printemps après la taille, en juillet pour vérifier le palissage et l'entretien des vignes, avant les vendanges pour juger de la maturité et des dates de récolte. Luc Jourdain perçoit ses visites comme un soutien. Il apprécie également de savoir, dès la taille, ce que son client attend de lui et de ses vignes. A tel point qu'en plus des 10 ha contractualisés, Luc Jourdain vend à ce même négociant quelques centaines d'hectolitres chaque année. La relation contractuelle a créé l'échange et la confiance. ' Très souvent, avec le technicien, nous faisons un tour dans mon vignoble ', comme le ferait un conseiller de chambre.
Pour Luc Jourdain, le bilan de dix ans de contractualisation est plus que positif. Il va ' sans aucun état d'âme ' s'engager à nouveau pour cinq années dans les prochaines semaines.

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