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Capsule à vis : ' Etre les précurseurs '

La vigne - n°170 - novembre 2005 - page 0

Les vignobles Magnaudeix ont embouteillé des saint-émilion et saint-émilion grand cru avec des capsules à vis, en mai dernier. Ils veulent être les premiers.

'Nous voulions innover ', lance Catherine Bruny-Magnaudeix, viticultrice à Saint-Emilion. Avec son frère Jean-Pierre, elle a franchi le pas au printemps dernier : ils ont conditionné 10 000 bouteilles avec une capsule à vis, sur les 60 000 cols qu'ils produisent. Leurs trois vins sont concernés : le château Vieux Larmande et le château Pelletan, deux saint-émilion grands crus, et le Tertre de Serpe, un saint-émilion, vendus respectivement 13,90 euros, 12 euros et 8,90 euros. Une petite révolution dans un vignoble traditionaliste.
Jean-Pierre et Catherine Magnaudeix ne se sont pas lancés sans filet. Ils ont d'abord épluché toute la documentation qu'ils trouvaient sur l'impact de la capsule à vis sur le vin. ' Nous avons entendu parler de ce que font les Australiens et les Californiens, détaille Jean-Pierre Magnaudeix. Nous avons lu un article de Michel Feuillat, chercheur bourguignon, sur des essais vieux de plus de quarante ans. Nous avons aussi vu de nombreux articles sur Michel Laroche. Ce négociant bourguignon n'utilise plus que des capsules, ce qui ne l'empêche pas de vendre ses vins à 60 euros ! '
Rassurés par les essais des uns et des autres, ils étaient prêts à se lancer. Mais l'esthétique de la capsule à vis les gênait. ' Le pas de vis ne correspond pas à une image haut de gamme, explique Jean-Pierre Magnaudeix. De plus, sur le modèle à pas de vis apparent, on ne pouvait pas reproduire notre emblème, comme sur nos capsules de surbouchage. '
L'an dernier, Alcan a lancé la capsule Stelvin Lux+ lors du Vinitech. Pour les Magnaudeix, c'est le déclic. Cette capsule ressemble à une capsule de surbouchage : son pas de vis est invisible. Du coup, elle offre une grande surface pour la personnalisation. Conquis, les Magnaudeix se lancent. ' Au final, cela ne nous revient pas plus cher ', estime Jean-Pierre Magnaudeix, sachant qu'il achète des bouchons haut de gamme.

Dans un premier temps, ils espèrent conquérir de nouveaux marchés, surtout à l'export. Ils commencent tout juste à commercialiser ces bouteilles et n'ont donc pas de recul sur l'accueil que leurs clients leur réserveront. Mais ils sont confiants. Ils comptent bien les mettre en avant sur tous les salons. ' Les capsules peuvent séduire les jeunes par leur nouveauté, les personnes âgées et les autres pour les aspects pratiques. L'ouverture est facile, sans tire-bouchon et, si besoin, on peut reboucher la bouteille. Cela pourra plaire aux restaurateurs. On peut aussi stocker les bouteilles debout, ce qui est pratique pour les personnes qui n'ont pas de cave. ' Quel que soit le résultat, ils comptent bien pérenniser l'expérience au moins trois ans, pour suivre l'évolution de ces vins.

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