L'accord sur le commerce du vin entre les Etats-Unis et l'Union européenne permet aux Américains de continuer à produire des chablis ou des champagnes californiens. Malgré cela, il sera certainement ratifié.
Le 19 décembre, le Conseil européen de l'agriculture doit examiner l'accord sur le commerce du vin paraphé par la Commission européenne et les Etats-Unis mi-septembre. Ce texte autorise l'entrée en Europe de vins américains mouillés ou désalcoolisés. Il accorde une protection totale aux noms de vins de pays et d'appellations, sauf Burgundy, Chablis, Champagne, Haut Sauterne et Sauterne. On qualifie ces appellations de semi-génériques. Les entreprises américaines qui les utilisent peuvent continuer à le faire sans limite.
Début décembre, tout portait à croire que le Conseil européen allait ratifier ce texte avec la voix de la France, malgré l'opposition de la Cnaoc. Depuis le début, le ministère de l'Agriculture soutient que l'accord est un moindre mal. Le rejeter reviendrait à mettre en péril nos exportations vers les Etats-Unis. Il n'a pas changé d'avis.
Reste une question : les ministres européens vont-ils mettre des conditions à leur signature ? L'Assemblée nationale le demande. Le 7 décembre, elle a adopté une résolution de Philippe-Armand Martin, député de la Marne et viticulteur. Elle demande un ajout à l'accord pour affirmer qu'il ne reconnaît pas aux Américains ' le droit de continuer à utiliser des appellations européennes protégées '. Ce serait la manière de dire que la question des champagnes et chablis californiens sera rapidement remise sur le tapis. Sera-t-elle entendue ? Pour calmer les esprits, la Commission pourrait officiellement s'engager ' à rechercher les conditions d'un arrêt des usurpations '. Ce serait la moindre des choses.