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archiveXML - 2006

Corse : le handicap insulaire

La vigne - n°172 - janvier 2006 - page 0

Les frais de transport pèsent sur les vins corses. Ceux-ci ont d'autant plus de mal à rester compétitifs, que la crise tire les prix des concurrents vers le bas.

'Non seulement nous sommes confrontés, comme tout le monde, à la crise et à la baisse de consommation, mais en plus, nous devons faire face aux problèmes liés à notre insularité . ' Pour Jean-Marc Venturi, directeur de l'Union des vignerons de l'île de Beauté (UVIB), principal groupement coopératif corse, ' les coûts de transport vers le continent représentent 1 million d'euros par an. Pour nous, c'est 10 à 12 % du prix d'une bouteille de vin de pays. Avec une marge de 15 %, on ne peut pas s'en sortir. Nous sommes obligés de vendre nos vins plus cher ! ' La lourdeur de ce poste explique pourquoi ce sont surtout les gros opérateurs qui convoitent le continent. Comme le précise le responsable : ' Si l'on expédie moins d'un camion, le coût du transport, ramené à la bouteille, est quatre ou cinq fois supérieur . '

Sur le marché intérieur de l'île, les affaires se font aussi plus difficiles. Là encore, les frais de transport plombent les budgets d'intrants. Mais, phénomène nouveau, la crise viticole a fait débarquer sur place des appellations du continent à des prix très bas. Fin novembre, une manifestation de Jeunes agriculteurs a été organisée dans un hypermarché de Bastia, à la suite de promotions sur des AOC du continent à 1,50 euros, ' alors qu'un VDP corse est vendu au moins 1,80 euros ', précise François Franceschi, secrétaire général des JA.

Comme la problématique insulaire touche tous les secteurs agricoles, c'est un plan de relance général qui a été défendu par les professionnels. L'Etat s'est engagé à débloquer 25 Meuros sur trois ans. ' La viticulture a obtenu 6 Meuros, note Alain Bagard, délégué régional de l'Onivins. A cela pourront s'ajouter des fonds professionnels et des collectivités locales. Le total des actions envisagées par la filière s'élève à 8,7 Meuros . '
n tant que président de l'interprofession des vins corses, Jean-Marc Venturi sera le maître d'oeuvre du plan prévu pour la viticulture. ' Tout devrait être calé pour le premier trimestre 2006 ', précise le responsable. Dans le programme : des aides à l'embauche de responsables de marketing, la création d'un observatoire économique et une augmentation de la participation à des salons. L'interprofession compte participer à plusieurs foires internationales, notamment celles de Londres, Dusseldorf et Hong-Kong. Une première en Corse.

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