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Les ventes baissent, les distributeurs s'adaptent

La vigne - n°173 - février 2006 - page 0

La consommation de produits phytosanitaires est en forte baisse. Les distributeurs souffrent. Pour s'en sortir, ils se restructurent et misent sur l'accompagnement de leurs clients.

En 2005, les vignerons ont consommé moins de phytos. Les conditions climatiques défavorables au développement des maladies et la lutte raisonnée sont en partie responsables. Mais la crise joue un rôle important. ' Chez nous, en 2005, la baisse de consommation en phytos a été de 6 %. Elle a suivi celle de 2004, qui était aussi de 6 %. Depuis quatre ans, elle est de 25 % ' , constate Antoine Talhouk, directeur d'AgroSud, le premier réseau français en vigne, arboriculture et maraîchage, et le leader de l'approvisionnement en agrofournitures sur la façade méditerranéenne. Chez AgroSud, c'est le segment des herbicides qui a le plus chuté ces quatre dernières années. Une situation qui résulte de la disparition de plusieurs matières actives, dont la terbuthylazine. Le segment des antimildious est aussi très touché, du fait de la sécheresse. Les engrais ont baissé en volume. Leur chiffre d'affaires est néanmoins resté stable en raison de l'augmentation de leur prix, liée à celle du pétrole.
Malgré tout, AgroSud résiste. Pour l'instant, le réseau n'a pas prévu de réorganisation. Chaque distributeur membre garde une gestion autonome et maintient sa vision du métier. ' Il n'y a pas de coupe sombre au niveau du développement technique. '
Dans le Bordelais, les distributeurs estiment la baisse du chiffre d'affaires des produits phytosanitaires de 15 % sur la campagne 2004-2005. Mais la crise avait déjà débuté avant. L'une des conséquences fut la réorganisation d'Euralis vigne au printemps 2004. Cette coopérative qui avait connu, durant douze ans, une croissance dynamique en devenant leader sur le vignoble de Bordeaux, a dû supprimer une cinquantaine de postes.

Dans le Val de Loire, chez Loire Vini Viti distribution, la baisse de chiffre d'affaires est estimée à 15 % depuis 2000. L'augmentation de l'enherbement y est pour beaucoup et la part liée à la crise est difficile à estimer. Pour l'instant, ce groupe qui possède 30 % de parts de marché du Muscadet, à l'ouest de la Touraine, ne prévoit pas de licenciement. Mais les départs à la retraite ne sont pas remplacés. Les équipes commerciales se réduisent. Ce n'est pas un problème car, parallèlement, il y a de moins en moins de vignerons à suivre. Selon une étude réalisée en partenariat avec la chambre d'agriculture des Pays de Loire, entre 2000 et 2012, il y aura 38 % de vignerons en moins dans la région. S'adapter ou mettre la clé sous la porte : aujourd'hui, les distributeurs n'ont pas d'autre choix. ' Si on veut conserver nos clients, on se doit de les aider à passer la crise ', pose Tristan des Ordons, des Etablissements Touzan, en Gironde. Diminution de la vente en morte-saison, suivi technique personnalisé, présence accrue sur le terrain, facilité de paiements... tels sont les services proposés par les distributeurs pour épauler les vignerons. Grâce à cela, certains s'en sortent bien. C'est le cas, par exemple, des Etablissements Fortet-Dufaud, en Charente. Leur chiffre d'affaires a augmenté de 10 % en 2004 et de 3 % en 2005. Grâce à sa politique commerciale, Audecoop, coopérative de l'Aude, de l'Hérault et de l'Ariège, maintient également le cap. Cette année, elle s'attend quand même à une campagne difficile.

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