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Nos organisations syndicales sont pléthoriques

La vigne - n°173 - février 2006 - page 0

Je n'ai pas la réputation d'avoir la langue de bois. Aussi, vous m'excuserez si j'énonce des vérités d'une manière un peu crue. Dans le Gard, où 40 % des agriculteurs ont plus de 55 ans, nos organisations syndicales, notamment viticoles, sont au moins aussi pléthoriques que les organisations technico-économiques. Il y a quasiment plus de présidents que d'agriculteurs. Personne ne s'entend. Nous avons perdu toute crédibilité. Conséquence de cette division : nous ne pesons plus rien au niveau national. Aujourd'hui, nous savons que l'année 2006 sera pire que 2005, et je pense que 2007 sera pire que 2006. L'Etat va nous maintenir sous perfusion car, si demain, 5 000 agriculteurs déposent le bilan, cela fera du bruit. S'il en disparaît 1 000 par an pendant cinq ans, cela passera inaperçu. Nous devons balayer l'archaïsme de l'agriculture française et construire des outils pour le XXI e siècle. Il faut donner de la consistance au mot 'unité'. Nous proposons de créer le Syndicat des agriculteurs gardois, qui aurait pour vocation de regrouper la FDSEA, les JA, les Vignerons indépendants, la Fédération des coopératives, les syndicats de produits (sauf ceux de crus qui ont une mission bien précise), et toute organisation à vocation générale qui accepterait de jouer le jeu de la démocratie. A terme, notre ambition est de créer le Syndicat des agriculteurs méditerranéens, qui pourra alors peser au niveau national. La présidence du Syndicat des agriculteurs gardois ou méditerranéens serait accordée pour deux ans, non renouvelables. Il y a quelques semaines, un président de syndicat a dit que le ministre devait nous aider à effectuer le ménage. Mais nous sommes de grands garçons et il suffit de prendre notre courage à deux mains pour faire ce ménage dans la multitude des organisations et des présidents. Avant la Cuma, cinq agriculteurs ont chacun un tracteur. Après, ils ont un tracteur pour cinq. Ils deviennent plus performants en limitant les coûts. Avant la Cuma syndicale, cinq structures ont chacune un directeur. Après la création de la Cuma syndicale, les structures regroupées ont un seul directeur, plus performant et qui coûte moins cher. Ces propositions n'ont de chance d'aboutir que s'il y a une réelle volonté politique. Elles sont soumises à la volonté des hommes de se séparer de leur présidence, de leur indemnité et du micropouvoir qui va avec. Montrons l'exemple ! Et comme charité ordonnée commence par soi-même, en tant qu'élu de la MSA, si au 30 janvier 2007, la MSA du Gard n'est pas devenue une seule et même caisse régionale avec l'Hérault et la Lozère, je donnerai ma démission. '

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