Les beaujolais nouveaux résistent

'C'est une très bonne surprise. ' Voilà ce que disent les opérateurs du Beaujolais. Alors qu'ils s'attendaient à voir, une fois de plus, les ventes de primeurs piquer du nez en grande distribution, les faits ont démenti leurs craintes.
' La catégorie dans son ensemble, à savoir beaujolais et beaujolais-villages nouveaux, n'affiche qu'une baisse de 0,9 % en volume sur les quatre premières semaines de sortie ', se félicite Michel Deflache, directeur d'Inter-Beaujolais. Ces résultats encourageants reposent surtout sur les beaujolais nouveaux dont les ventes progressent de 0,8 %, alors que les villages reculent de 6,5 %. En valeur, les deux AOC suivent la tendance générale à la baisse du marché avec, respectivement, - 4 et - 6,9 %. La performance correspondant aux ventes en volume mérite d'autant plus d'être saluée, que la période de mise en avant du beaujolais nouveau en GD a été écourtée. ' Les têtes de gondole sont mises en place le jeudi et sont démontées le lundi , fait savoir Philippe Bardet, président de la Maison Mommessin. Il est devenu le produit d'un week-end. ' Et en novembre dernier, il a plutôt bien fonctionné.
La qualité du millésime et la campagne de communication en radio, lancée par l'interprofession pour recruter les jeunes consommateurs, auraient eu un effet positif. ' De plus, le beaujolais nouveau est devenu un segment de marché à part entière ', assure Michel Deflache. Preuve de cette maturité, le déploiement récent d'une offre complète avec des vins MDD, des marques, des domaines et des châteaux.
Reste que tout n'est pas rose. Depuis 2002, les achats des grandes surfaces diminuent. Leur objectif est d'avoir un stock proche de zéro : elles ne veulent pas garder des primeurs jusqu'aux mois de janvier ou février, comme cela leur est arrivé par le passé. Philippe Bardet confirme : ' En 2005, les volumes commandés par les enseignes de la grande distribution à notre entreprise ont diminué de 10 % par rapport à l'année précédente. '