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D'accord pour une réforme de l'OCM du vin

La vigne - n°174 - mars 2006 - page 0

Le 16 février, Mariann Fischer-Boel, Commissaire européenne à l'agriculture, a consulté la filière viticole sur la réforme de l'OCM. Elle a affirmé avoir entendu sa volonté d'informer, de communiquer et d'éduquer le consommateur.

Le 16 février, la Commission européenne a réuni plus de cent membres de la filière viticole européenne, dont vingt-cinq Français, pour débattre d'une réforme de l'Organisation commune du marché du vin. La plupart représentaient des organisations professionnelles, mais la Commission avait aussi convié des économistes, des représentants de consommateurs ou de l'Assemblée des régions viticoles (Arev). Mariann Fischer-Boel, Commissaire à l'agriculture, a ouvert les débats : ' Si vous pouviez construire votre propre système pour le marché du vin avec le budget existant, que feriez-vous ? '
' On nous a proposé de continuer à travailler avec 1,5 milliard d'euros ', se réjouit Joël Castany, qui représentait la coopération européenne (Copa-Cogeca) lors de ce séminaire. L'idée est de mieux utiliser cet argent. Plutôt que de le consacrer à détruire les excédents, il faut recruter de nouveaux consommateurs, estime la commissaire, qui n'a pas craint de souligner que la consommation est en hausse dans certains pays de l'Union, au profit de Pays tiers.

Cette journée était l'occasion pour les professionnels de dire dans quelle direction ils voulaient voir évoluer l'OCM. Seuls quelques points ont fait l'objet d'un consensus. ' Oui, il faut conserver une OCM spécifique pour le vin. Oui, il faut réformer l'OCM actuelle. Et oui, la nouvelle OCM doit prendre en compte la communication, notamment sur les aspects du vin et de la santé ', résume Joël Castany. ' La commissaire a bien entendu ce besoin d'information, de communication et d'éducation ', se réjouit Louis-Régis Affre, d'Entreprises et grands vins de France (EGVF). C'est l'un des secteurs qui devrait mobiliser l'argent actuellement utilisé pour la distillation. Marie-Christine Tarby, qui représentait Vin et Société, est satisfaite que Mariann Fischer-Boel ait retenu le mot ' éducation ' dans son discours de clôture. ' Nous voulons promouvoir nos produits, conquérir de nouveaux consommateurs, en mettant en avant les aspects bénéfiques du vin et en intégrant la prévention , explique-t-elle. Il faut donc que ce soit inscrit dans l'OCM. ' Les participants ont aussi souhaité un étiquetage à la fois plus simple et plus transparent.
Dans l'ensemble, les professionnels voudraient aussi que les Etats membres disposent d'une plus grande latitude pour des décisions nationales. Il n'est pas précisé ce que cette marge de manoeuvre couvrira (compléments aux primes d'arrachage ou à la distillation), mais seulement qu'elle ne devra pas instaurer de distorsion entre les Etats.

D'autres points n'ont pas fait l'objet d'un consensus. Concernant le potentiel de production, les producteurs ont prôné un contrôle plus strict, notamment des plantations irrégulières. Les négociants préfèrent une libéralisation pour ne pas freiner les développements individuels. ' Des idées très libérales ont circulé et la Commission semble ne rien vouloir s'interdire, s'inquiète Christian Paly, de la Confédération nationale des producteurs d'appellation. Nous devons rester attentifs. '
Par ailleurs, seule la Confédération européenne des vignerons indépendants a défendu l'idée d'un découplage. ' Nous ne voulons pas que les aides soient liées à la propriété du vin, mais qu'elles reviennent toujours au producteur en amont ', justifie le président, Xavier de Volontat. La coopération et le négoce, de leur côté, ont dit non au découplage. ' Il y a peut-être un juste milieu à trouver ', reconnaît Xavier de Volontat. A l'issue de la journée, la Commission a conclu que le découplage ' ne serait probablement pas la bonne solution '. Après cette vaste consultation, elle doit communiquer ses orientations avant l'été pour faire une proposition de règlement au Conseil avant la fin de l'année.

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