Trois ans après le début de la guerre en Irak, le boycott des vins français aux Etats-Unis ne serait plus qu'un souvenir, à en croire Phillip Leslie : ' Ce boycott officiel n'a vraiment duré que six mois, mais il a coûté 112 millions de dollars à la France ', explique cet économiste de l'université de Stanford (Californie). Avec son collègue Larry Chevis, il a passé plus de deux années à analyser les effets du boycott pour l'un des plus grands instituts américains, National Bureau of Economic Research. Tous deux ont publié, sur le sujet, une étude de trente pages. Selon les statistiques recueillies dans quatre villes (Los Angeles, San Diego, Houston et Boston) auprès des supermarchés et des grands magasins, les ventes de vin français ont diminué de 13 %, en moyenne, dans les six mois qui ont suivi l'invasion américaine en Irak. Au faîte du boycott, les ventes hebdomadaires ont chuté de 25 %. Selon Phillip Leslie, l'efficacité de ce boycott est due sans doute à sa médiatisation : des images de vin français déversé dans les caniveaux à l'appel de célébrités américaines, dont le présentateur de télévision, le conservateur Bill O'Reilly.
Le rejet des vins français a profité aux Australiens, aux Chiliens et aux Italiens, mais pas aux Californiens.