Des opérateurs signalent une reprise des commandes américaines. Le boycott se desserre, mais pas la pression de la concurrence.
'Les Américains semblent désormais plus tolérants vis-à-vis des Français pacifistes. De toute façon, ici, rien ne dure plus de quelques mois . ' Peter Mahan, directeur des achats de vins français de Wine Warehouse, est formel : les ventes de vins français ont repris, mais à un rythme qui souffre des difficultés économiques actuelles. Une observation confirmée par Marie-Dominique Bradford, exportatrice vers les Etats-Unis. Elle a noté une légère reprise des commandes à la fin de l'été.
Au niveau des chiffres, les importations ont connu un véritable bond en août, mais uniquement sur la valeur (+ 26 %), les volumes continuant à diminuer (- 16 %). Cyril Penn, du cabinet d'analyse Wine Business Insider, insiste plutôt sur le prix de la caisse : + 51 % en août 2003, par rapport à août 2002, et 29,5 % depuis début 2003.
Ces augmentations concernent surtout le Bordelais, avec un volume à + 20 % sur douze mois de juillet à juillet, selon le CIVB. ' Les autres régions sont loin derrière et sont soumises à une compétition internationale féroce. Il faut dire que certains pays (Australie, Italie, Espagne...) nous aident beaucoup en termes de communication et marketing, contrairement aux Français qui sont très mauvais dans ces domaines. Leurs vins sont plus chers et plus difficiles à vendre ', explique Peter Mahan. La pression du boycott américain s'est donc enfin relâchée, mais pas celle du marché globalisé.