Les Côtes du Rhône séduisent les Danois

Entre 2000 et 2005, les exportations françaises d'appellations tranquilles vers le Danemark ont perdu 44 % en volume et 33 % en valeur. Dans le même temps, celles de Côtes du Rhône rouges ont augmenté de 41 % et 21 %. ' Nous sommes la seule AOC française à progresser ', précise Florence Boubée, d'Inter-Rhône. Petit marché en nombre d'habitants (5 millions de personnes), ce pays est, en revanche, un important client pour le vin. Avec une consommation de 38 l/an/hab. en moyenne, c'est même le plus gros buveur de tous les pays non producteurs.
Même si les statistiques douanières semblent suspectes aux opérateurs des Côtes du Rhône - ils n'ont pas ressenti la baisse affichée en 2004, la forte hausse pour 2005 leur paraît surévaluée - les Danois s'intéressent de plus en plus aux Côtes du Rhône. Les derniers résultats de l'institut d'études GFK le confirment. Ce dernier suit un panel de consommateurs dont les achats de Côtes du Rhône progressent de 30 %, en cumul annuel mobile à fin septembre 2005 en volume et en valeur, alors que l'ensemble des vins tranquilles français d'appellation est en recul de 8 % et 5 %.
' Nous bénéficions d'un bon rapport qualité-prix. Un côtes-du-rhône se vend en moyenne 35 DKK, soit 4,68 euros alors qu'un bordeaux se situe à 39 DKK, soit 5,22 euros ', explique Dominique Toillon, du service économique d'Inter-Rhône. ' Nos vins fruités et alcooleux correspondent bien aux goûts danois ', ajoute Florence Boubée. L'un des plus gros opérateurs sur ce marché n'en reste pas moins prudent. ' Aujourd'hui, nos concurrents ne sont pas des Français, mais des Italiens, des Espagnols ou des Chiliens. Nous souffrons du morcellement de nos AOC. Les Danois ont bien du mal à s'y retrouver. C'est pourquoi nous jouons la carte 'marque'. Ce sont ces volumes qui progressent le mieux chez Ogier ', explique Jérôme D'Hurlaborde, responsable export du groupe Jeanjean.