Evidemment, il faudrait bien plus que 50 millions d'euros. Cette somme ne sortira pas du pétrin les exploitations où l'on cumule les heures de travail pour gagner le Smic, voire moins. Mais les finances et les engagements de la France étant ce qu'ils sont, l'Etat s'en tiendra là. Les syndicats oublient de le dire : aucun Etat européen n'a le droit de verser plus de 3 000 euros d'aides par exploitation en trois ans, pour ne pas fausser la concurrence. Pour déroger à cette règle, il faut l'aval de l'Union européenne. La France ne veut pas le quémander. A moins d'une lutte acharnée, la profession n'y changera rien. Faut-il l'engager ? Pour le savoir, regardons qui boit du vin : des personnes d'âge mûr, des jeunes qui s'installent dans la vie active et familiale, des financiers qui veulent étaler leur richesse, des amoureux de la vie. Tout sauf des révoltés ! Mais on ne peut pas laisser sombrer ceux que la crise appauvrit. Les aides doivent arriver très vite. Les banques, les régions et les départements doivent soutenir leur viticulture, car rien n'est perdu. A l'exportation, le rebond de nos ventes se confirme. Le plan du ministère prépare une meilleure organisation de la viticulture. Il encourage les nouvelles pratiques oenologiques. Il secoue le Comité national de l'Inao. Il faut dix ans d'examen minutieux et tatillon à ce Comité pour trancher sur une demande d'accession à l'AOC. Le gouvernement ne lui donne qu'un an pour décider si les VDQS qui restent méritent de passer en AOC. Voilà la nouvelle échelle du temps. Les syndicats qui veulent utiliser les copeaux vont s'y référer. Ils refuseront que le Comité national pinaille pendant des mois sur leur demande. Les avis tranchés du Comité national ont bloqué l'usage des copeaux, pendant des années, pour toute la filière française. C'est terminé !