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archiveXML - 2006

Des idées révolutionnaires

La vigne - n°175 - avril 2006 - page 0

Le préfet Bernard Pomel propose d'interdire la chaptalisation, de mettre en oeuvre une distillation obligatoire non subventionnée, et de redélimiter les pouvoirs respectifs de l'Inao et de Viniflhor.

Long d'une quarantaine de pages, le rapport du préfet Bernard Pomel fourmille d'idées. Dès l'introduction, son rédacteur donne le ton en parlant des enjeux d'une ' nouvelle révolution viticole '. Une annonce à la hauteur des propositions contenues dans le corps du document. Parmi les suggestions les plus ' révolutionnaires ', celle du ' recours exclusif à l'enrichissement par moûts concentrés rectifiés au terme d'une période de trois ans '. Pour argumenter son propos, le rapporteur rappelle que ' la chaptalisation est critiquée parce qu'elle affaiblit la définition du vin, qui devrait être éléboré exclusivement à partir de produits de la vigne et, parce qu'elle favorise la surproduction, en diminuant le recours au moût concentré '.
Autre pavé dans la mare lancé par le préfet : l'idée ' d'une distillation obligatoire non subventionnée '. Le rapporteur note que ' ce serait la façon la plus simple de résoudre le problème des excédents de production '. Et de conclure que ce serait aussi ' la traduction de la responsabilité ' de la filière, un principe cher à Bernard Pomel, qui y voit le corollaire de la plus grande liberté accordée aux professionnels, notamment en matière de pratiques oenologiques.

Tout aussi avant-gardiste, la proposition d'une répartition plus claire des rôles entre Viniflhor et l'Inao. Selon le préfet Pomel, le premier devrait se voir réserver la gestion économique de tous les produits, tandis que le second se verrait confier le rôle d'organisme de contrôle de la qualité pour l'ensemble de la filière. Comme le rapporteur précise, un peu plus loin, que ' les rendements pourront ne pas être strictement définis sur des raisons qualitatives mais être modifiés pour assurer l'équilibre économique des appellations ', on peut en déduire que selon le préfet, Viniflhor pourrait devenir le lieu d'ajustement annuel des rendements des appellations d'origine contrôlée. Un casus belli pour la filière AOC. Pour l'instant, ces trois suggestions contenues dans le rapport Pomel sont restées au stade de propositions. Pour Pascal Bobillier-Monnot, directeur de la Cnaoc, ' de toutes les façons, ces trois mesures nécessiteraient une adaptation de l'actuel règlement OCM '.

Beaucoup plus consensuel, l'objectif affiché d'une simplification administrative. Selon le préfet, les centres locaux de l'Inao, les délégations régionales de Viniflhor et le service des Douanes devraient être géographiquement regroupés pour faciliter les démarches administratives. Dans ce même chapitre, le rapporteur propose aussi ' d'harmoniser et de partager les fichiers de données cartographiques et chiffrés des organismes et services concernés '. Une idée qui fait l'unanimité dans la filière, mais pas forcément du côté de l'administration...

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