'L'interdiction de mentionner le cépage et le millésime sur les vins de table est une pierre angulaire du dispositif européen sur l'étiquetage. Elle protège les indications géographiques, en leur réservant ces mentions valorisantes. C'est un principe de hiérarchisation. Mais c'est une exception au droit commun car, en fait, il n'y a aucune raison que l'on n'indique pas qu'un vin provient d'un cépage, si c'est effectivement le cas. Ce principe est menacé. L'Union européenne nous dit : 'La France nous demande de protéger ses indications géographiques (AOC et vins de pays). Elle nous réclame une réglementation à n'en plus finir. Et pour finir, elle nous demande de distiller ses indications géographiques !' La crise a mis le vers dans le fruit. Pour la Commission européenne, c'est la preuve d'un échec. D'un autre côté, il y a une forte demande du négoce qui ne voit jamais rien aboutir. Il faut sortir de ce blocage. Nous devons réfléchir au moyen de créer un espace de recrutement de nouveaux consommateurs, de marques et de modernité, car ce n'est pas la viticulture européenne, mais celle du Nouveau Monde qui recrute des consommateurs. La viticulture européenne suit. Ceci dit, au Copa-Cogeca, nous sommes favorables, par principe, au maintien du lien entre indication géographique et mention du cépage et du millésime. Or, que signifie indication géographique ? Un cahier des charges pour l'élaboration du produit et une localisation. Il faut donc jeter les bases d'un cahier des charges public pour des vins de provenance nationale. Ce cahier des charges sera garant de la création de valeur ajoutée. Il devra aussi être garant de sa répartition. C'est l'idée que je propose pour sortir de l'impasse. Nous ne voulons surtout pas de la suppression de tout cahier des charges à la production. Et arrêtons de dire qu'un cahier des charges national accentuera la concurrence entre régions. Je ne vois pas comment on pourrait l'aggraver : les régions sont déjà en pleine concurrence ! '