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Ecarteurs de fils : patience avan t le retour sur investissement

La vigne - n°176 - mai 2006 - page 0

Le marché des écarteurs de fils est réparti entre trois modèles. Selon le CIVC, il faut attendre cinq à dix ans pour obtenir un retour sur investissement avec le SCDC et le Click and Go, et plus de dix ans avec l'Agraflyre. Pour les firmes, quatre à cinq ans suffisent.

Le 22 mars dernier, Laurent Panigaï, du CIVC (Comité interprofessionnel du vin de Champagne), a présenté chez Nicolas Feuillatte, à Chouilly (Marne), une comparaison des trois écarteurs du marché. Les résultats proviennent d'enquêtes et d'essais de terrain, réalisés depuis 2000 pour le SCDC, 2003 pour le Click and Go, et 2004 pour l'Agraflyre. Dans cette région, pour un palissage à un fil releveur sur une taille chablis, on préconise 2 100 écarteurs par hectare. Cela correspond à un investissement de 1 850 euros/ha pour le SCDC, 2 500 euros pour le Click and Go, et 6 000 euros pour l'Agraflyre. Pour un palissage à deux fils releveurs, il faut doubler le nombre d'écarteurs SCDC et Click and Go, le nombre d'Agraflyre reste le même. Il faut simplement prendre le modèle apte à recevoir un fil releveur intermédiaire. A ces coûts s'ajoute le temps de mise en place : 30 à 40 h/ha pour les deux premiers modèles et 80 à 100 h/ha pour l'Agraflyre.
En contrepartie, le relevage avec écarteurs se fait en une seule fois. Les Champenois y gagnent 25 à 30 h/ha. ' Si l'on compare ces chiffres aux coûts, le retour sur investissement est tout de même de cinq à dix ans pour SCDC et Click and Go, et supérieur à dix ans pour l'Agraflyre ', signale Laurent Panigaï.

Les constructeurs contestent ces chiffres. Ils considèrent que les écarteurs génèrent des gains de temps à d'autres moments qu'au relevage. Ils expliquent que le passage d'engins n'est plus gêné par les fils de palissage au sol. Il y a moins d'accrochages et donc de fils qui cassent. Les trois constructeurs annoncent un retour sur investissement au bout de quatre à cinq ans. Selon eux, cet ordre de grandeur est valable dans tous les vignobles. Dans les régions où la densité de plantation est moindre qu'en Champagne, l'investissement et le gain de temps sont également inférieurs, l'un compensant l'autre.
Le CIVC observe que les trois écarteurs permettent de relever les fils palisseurs en un mouvement unique et simple. L'Agraflyre sort du lot. C'est le seul dont la fermeture soit mécanisable grâce au Palagraf. D'après le constructeur, avec cette machine, l'opération ne prend que 2 h/ha, contre 6 h manuellement. Elle peut par exemple être combinée au premier rognage. Les autres écarteurs ne sont pas adaptés à la mécanisation.
La souplesse du SCDC lui apporte une bonne rusticité. En effet, le CIVC observe que l'Agraflyre et le Click and Go, aux armatures rigides, subissent des déformations, voire des casses lors du passage d'engins. L'Agraflyre présente un autre inconvénient. ' Avec un encombrement supérieur aux autres, il est plus gênant lors de la taille ou de la récolte, en particulier le modèle avec un fil releveur intermédiaire, ce fil pouvant se trouver dans la zone des grappes . '

Le SCDC et le Click and Go se fixent sur les piquets à n'importe quelle hauteur. Ils balayent une large gamme d'angles d'ouverture. L'utilisateur choisit sa manière de travailler. S'il les fixe haut avec un angle fermé, ses rameaux seront bien tenus, mais beaucoup pousseront en dehors. A l'opposé, en position basse avec un angle ouvert, tous les rameaux poussent entre les fils releveurs, mais sont faiblement maintenus. Il est donc difficile de choisir le bon réglage. Sur ce plan-là, l'Agraflyre pose moins de problèmes, car il se fixe au fil lieur. Reste à choisir l'angle d'ouverture.
Le relevage avec écarteurs est réalisé plus tard que le relevage traditionnel. Au moment où l'on intervient, les rameaux ont déjà une certaine rigidité. Ainsi, lors de la fermeture de l'écarteur, ils prennent parfois une forme bombée, exposant les grappes sur l'interrang. Seul l'Agraflyre limite cet effet de courbure du rameau.

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