ImprimerLes relations entre les vignerons et la MSA se sont assouplies pour laisser place à plus de compréhension. Un premier pas apprécié par tous en ces temps de crise. Reste qu'il faut toujours payer ses cotisations...
'Ah, vous êtes de la MSA. Les charges sont beaucoup trop lourdes ! ' Francis Largeaud, responsable de l'animation du réseau des élus MSA de la Gironde, est habitué à essuyer cette critique. Il organise plus de 150 réunions par an avec les professionnels. ' Je leur réponds que les charges sont proportionnelles au revenu et le dialogue se noue. Mon objectif est de montrer que la MSA est une mutualité. '
Outre le poids des cotisations, on reproche aussi à la MSA son intransigeance quant au respect des délais de paiement. Avant, le moindre retard se soldait par 10 % de pénalité. Depuis peu, il est possible d'obtenir un délai, à condition de prévenir à l'avance. Y aurait-il eu une mini-révolution ?
' La MSA a vraiment pris conscience de l'ampleur de la crise. Désormais, elle recommande la compréhension , estime Luc Cauquil, directeur de la Fédération des vignerons indépendants de l'Hérault. Avant, on entendait souvent dire qu'elle était beaucoup moins souple que les impôts. Plus maintenant. Nous avons moins de remontées virulentes de la part de nos adhérents. '
Bousculés par la base, les élus de la MSA ont prôné la tolérance et demandé que l'institution soigne la relation humaine. Les conseils de l'administration en ont pris acte. A leur tour, ils ont fait pression sur leur tutelle. Car chaque MSA a des comptes à rendre à une tutelle régionale qui dépend de trois ministères : l'Agriculture, la Santé et les Finances.
' En Saône-et-Loire, cela fait longtemps que nous mettons une situation humaine derrière chaque numéro d'immatriculation, explique Annick Rastout, sous-directrice de la caisse départementale. Nous avons personnalisé nos envois. Ce n'est plus la Mutualité sociale agricole qui écrit à l'exploitant, c'est une personne qui signe le courrier. Nous avons formé le personnel au contact téléphonique. En 2000, nous avons tous participé à un colloque sur la précarité et nous avons accentué notre vigilance sur les situations difficiles. J'ai le sentiment que ce sont surtout les viticulteurs qui ont changé leur regard. Depuis la crise, ils se sont rendu compte que nous pouvions les accompagner. Certains disent 'ma MSA', et non plus 'la MSA'... '
En Gironde, Francis Largeaud confirme que la MSA n'est pas toujours seule responsable du manque de relation entre l'institution et ses adhérents. ' Lors de mes réunions, je mets souvent les viticulteurs au défi de trouver un adhérent qui n'aurait pas trouvé en face de lui quelqu'un de la MSA pour l'écouter et trouver une solution. Encore faut-il que les personnes en difficulté viennent nous voir. '
