Non. Tous les vignerons d'une appellation doivent être logés à la même enseigne

'En Alsace, nous avons un fonctionnement très centralisé. Culturellement, la gestion collective des AOC est très importante pour nous. L'idée d'accorder plus de rendement aux vignerons les plus dynamiques n'est donc pas à l'ordre du jour. Je suis opposé à cette différenciation pour plusieurs raisons. La première, c'est que les vignerons les plus dynamiques ont souvent des responsabilités au sein des syndicats. Vous imaginez une réunion où ceux qui sont à la tribune décident de s'accorder plus de rendement qu'à ceux qui sont dans l'assistance ou qui sont restés chez eux ? La seconde, c'est que je trouve normal que les personnes qui ont le plus de talent participent à la réduction des stocks de leur région. Une AOC doit se gérer comme une famille, avec de la solidarité entre ceux qui réussissent bien et ceux qui réussissent moins bien.
La question du rendement différencié selon les performances commerciales met en exergue les limites de la baisse généralisée des rendements. C'est un non-sens économique que de produire à 25 hl/ha. La réponse à la crise viticole ne se trouve pas dans la baisse des rendements de 5 hl/ha chaque année, mais dans la réduction de l'aire de production. Je préfère l'arrachage à la baisse des rendements. Si je ne suis pas favorable au rendement individualisé, je suis en revanche très satisfait de l'évolution de la position de l'Inao, qui autorise à définir le niveau de PLC sur des critères qualitatifs, mais également économiques. La vitalité commerciale d'une AOC doit être prise en compte dans la fixation des rendements. '