Les quatre interprofessions du Languedoc-Roussillon et le Conseil régional viennent de dégager 20 millions d'euros pour promouvoir les vins régionaux sous la bannière Sud de France, dès cette année.
Il aura fallu plus de vingt ans, mais le projet a fini par aboutir : le 8 juin dernier, les quatre interprofessions du Languedoc-Roussillon (CIVL, CIVIR, InterOc et Anivit régionale) et le Conseil régional ont signé une convention. Cet accord fixe les modalités d'utilisation de la bannière Sud de France (South of France) pour la promotion des vins régionaux. Objectif : regrouper les moyens de tous ces acteurs pour communiquer efficacement, notamment sur les marchés à l'exportation.
Dès cette année, le Conseil régional consacre à Sud de France, la quasi-totalité de son budget de promotion des produits agroalimentaires fort de 12 Meuros. Et il verse 1,5 Meuros supplémentaire pour abonder le fonds de 1,5 Meuros, dégagé par les quatre interprofessions pour promouvoir Sud de France-South of France.
Additionnées au budget propre de chaque interprofession, ces sommes portent à 20 Meuros la manne dont disposent les vins du Languedoc-Roussillon pour leur communication, devenant ainsi le second budget de communication viticole, derrière Bordeaux.
' 2006 sera une année de transition, annonce Georges Frêche, président du Conseil régional. Nous allons d'abord cibler les habitants de la région pour que chacun devienne un ambassadeur de nos vins. Nous voulons également toucher les millions de touristes qui affluent en période estivale. '
Les Languedociens et les acheteurs découvriront les objectifs de la marque Sud de France grâce à des insertions publicitaires dans la presse régionale et professionnelle. Une campagne sur les génériques (rosé, muscat..) sera menée tout l'été avec plus de 5 000 affiches en 4 × 3, placardées sur le territoire. Elle sera relayée par des animations sur ces lieux de vente. ' Les visuels seront affichés sur les parkings des grandes surfaces et accrochés aux caddies, pour qu'il y ait une cohérence de la campagne, depuis les centres-villes jusqu'aux rayons des supermarchés ', insiste Thierry Mellenotte, responsable marketing du CIVL.
Et ce n'est pas tout. Des fêtes des vins seront organisées dans quatre stations balnéaires : Le Grau-du-Roi (Gard), le Cap-d'Agde (Hérault), Gruissan (Aude) et Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Un grand jeu d'animation incitera les touristes à visiter les caveaux des producteurs et des négociants de la région afin de développer la vente directe.
' C'est la première fois que nous mettons en oeuvre un programme commun pour tous les vins de la région ', dit Thierry Mellenotte.
Après ce ballon d'essai, la promotion devrait cibler, l'an prochain, l'Europe et l'année suivante, la grande exportation. A terme, le budget Sud de France sera consacré pour 70 % à des actions à l'international. ' Grâce à la mise en commun de nos moyens, nous 'jouons' dans une autre catégorie. Nous pouvons accéder à des médias et à des actions de communication qui étaient jusqu'alors trop coûteux pour une seule interprofession. D'ores et déjà, cette année, 80 % de nos investissements publicitaires à l'exportation sont des programmes communs aux quatre interprofessions . '
Pour autant, la mise en route de la bannière Sud de France nécessite encore de nombreux ajustements. La charte graphique, réalisée par l'agence Anatome, sera prochainement accessible sur internet. Mais certains points restent à éclaircir. Pourra-t-on afficher le logo Sud de France sur les étiquettes ? Réglementairement, la question n'est pas tranchée.
Le gros morceau reste la définition du contenu en termes d'image et de mix-marketing du Sud de France. Sera-t-elle une bannière ouverte à tous ou deviendra-t-elle une marque ombrelle soumise à un cahier des charges ? Un comité de pilotage, réunissant les interprofessions et la région, a été mis en place pour travailler sur le sujet et assurer une cohérence de toutes les actions de communication. Il a encore du pain sur la planche...