Les Charentes, le Beaujolais, le Languedoc-Roussillon et les Côtes du Rhône accusent des teneurs en azote assimilable les plus faibles jamais observées.
Début septembre, plusieurs vignobles tiraient la sonnette d'alarme. Dans les Côtes du Rhône méridionales, le niveau d'azote assimilable est le plus bas depuis 1996, la première année pour laquelle on possède des références. Tous les cépages sont concernés. ' Les teneurs se situent entre 50 et 75-80 mg/l, alors que généralement, on vise 100 mg. Il faudra supplémenter de manière quasi systématique tous les moûts ', indique Olivier Roustang, d'Inter-Rhône. Dans cette région, on s'attendait à des fins de fermentation difficiles. Mais début septembre, certaines cuves étaient déjà terminées avec des fermentations qui se sont faites tranquillement entre 13°5 et 14°. Même constat en Charentes. Sur ugni blanc, les taux étaient de 51 mg/l à la véraison, alors qu'ils sont de 91 mg en moyenne. Ce sont les plus bas depuis qu'on les mesure. ' Les teneurs sont acceptables au-dessus de 60 mg. Or, nous sommes largement en dessous ', précise Magdalena Girard, de la chambre d'agriculture. Pareil en Languedoc-Roussillon où beaucoup de moûts étaient carencés.
Dans le Beaujolais, sur gamay, les teneurs atteignaient 49 mg/l d'azote ammoniacal le 24 août, bien que le minimum, pour ne pas avoir de problèmes fermentaires, est de 70 mg. Là encore, les techniciens recommandent une grande vigilance et la réalisation d'analyses à l'encuvage pour, éventuellement, apporter des compléments d'azote. ' Nous ne sommes pas particulièrement inquiets car, en 2005 les teneurs étaient également faibles et les fermentations se sont déroulées sans problème ', déclare Florence Hertaut, du Comité de développement.
Cette caractéristique du millésime serait due à la sécheresse de juillet. En l'absence d'eau, la vigne n'a pas pu pomper l'azote dont elle avait besoin. Sans compter qu'en raison du contexte économique de plus en plus difficile, les vignerons font moins d'apports.