On pensait les coopératives premières vinificatrices. Depuis la récolte 2004, ce sont les caves particulières.
Selon les Douanes, les caves particulières ont vinifié 53 % de la récolte 2005, forte de 53,3 Mhl. Elles n'avaient vinifié que 51 % du millésime 2004 et 49 % du 2003. La prudence reste de mise, car le flou demeure dans certaines régions sur la nature précise du vinificateur, surtout à Cognac (Charente) et en Champagne. Néanmoins, cette progression traduit une tendance de fond.
Les exploitations viticoles s'agrandissent et se spécialisent. Les coopérateurs doubles-actifs ou qui exploitent d'autres cultures sont les premiers à céder leurs vignes. Souvent, des vignerons indépendants les reprennent. On observe donc un petit transfert des surfaces vers des exploitations existantes, mais il n'y a pas de création de caves particulières, sauf exception du fait de néo-ruraux notamment.
« Ce chiffre de 53 % confirme que contrairement à ce que beaucoup pensent, les vignerons indépendants sont les premiers vinificateurs en France , commente Eric Rozas, directeur des Vif (Vignerons indépendants de France). Mais le plus important, c'est de constater que 66 % des volumes des vignerons indépendants, adhérents ou non à notre syndicat, sont vendus au négoce. La bouteille ne représente pas la majorité des débouchés. Et il va falloir s'intéresser davantage à ces vignerons qui vendent au négoce, car ils ont été un peu oubliés ces dernières années. »
Pas de triomphalisme du côté des vignerons indépendants. Juste la confirmation que la filière se professionnalise un peu plus chaque année.