« Réduire la consommation d'alcool reste le seul moyen de répondre avec efficacité aux enjeux de santé publique posés par la consommation d'alcool , écrit le directeur général de la santé, dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire du 12 septembre. Atteindre cet objectif passe par l'augmentation du nombre d'abstinents et la réduction de la consommation des petits et moyens buveurs, les plus nombreux. » A la veille de l'ouverture des Etats généraux de l'alcool, on ne pouvait s'attendre à un message plus clair de la part de l'organisateur de ces Etats généraux, censés recueillir l'avis des citoyens avant de redéfinir la politique de santé publique. Le ministère de la Santé ne veut pas lutter contre l'alcoolisme, mais contre la consommation d'alcool. Une loi, votée le 9 août 2004, impose au gouvernement de la réduire de 20 % d'ici à 2008. Un petit tour sur le site internet des Etats généraux confirme cette impression d'un débat pipé. La page d'accueil met en avant uniquement les témoignages de personnes ayant vécu des expériences douloureuses de consommation excessive. Lorsqu'un internaute exprime son plaisir de savourer un verre de brouilly, il reçoit une avalanche de messages d'anciens alcooliques. La profession aura fort à faire pour se faire entendre lors de ces Etats généraux.