L'Espagne accorde cépages et millésime à ses vins de table

Le 2 août est paru, au Journal officiel espagnol, le décret créant les Viñedos de España (Vignobles d'Espagne), proposés par le ministère de l'Agriculture. Ce dernier répond à une demande ancienne de la profession, que la dégradation des ventes des vins de table a remise précipitamment sur le tapis.
Au cours des quatre premiers mois de l'année, la consommation à domicile a baissé de 2,3 % par rapport aux quatre premiers mois 2005. La consommation au restaurant a chuté de 6,4 %. Les exportations ont plongé de 16 %.

Avec les Viñedos de España, la profession espère enrayer ce déclin et repositionner ses vins de table sur des créneaux de marché plus valorisants. Elle peut désormais mentionner le millésime, le cépage et une origine ? l'Espagne ? sur les étiquettes d'une partie de ses vins, en caractères de 4 à 10 mm de haut. C'est essentiel pour bâtir des marques et attaquer les marchés internationaux. Avec cette nouvelle indication géographique, les opérateurs visent les segments d'entrée et de milieux de gamme, qui augmentent tous les ans. Ils feront valoir le bon rapport qualité/prix de leurs vins.
La dénomination a été créée en un temps record, grâce au consensus au sein de la filière et parce que le sujet n'a pas provoqué l'une de ces habituelles « guerre des communautés ». Tant et si bien que l'on produit des Viñedos de España dès ce millésime 2006. Pour le moment, onze des quinze communautés autonomes ont décidé d'en faire partie. La Rioja, le Pays-Basque, la Galice et la Castille-Leon restent en dehors. Les vins de ces régions ne pourront donc pas entrer dans les Viñedos de España.
En dehors du fait qu'il faut se trouver dans la zone de production, les contraintes sont peu nombreuses. Il n'y a pas de plafond de rendement. En principe, les vins seront agréés et les entreprises contrôlées par des sociétés de certification publiques et privées.

Les entreprises qui souhaitent produire des Viñedos de España doivent se faire connaître auprès de ces sociétés, qui seront autorisées par le ministère à certifier les vins. Elles devront déposer une déclaration de produit auprès d'elles. Mais dans la pratique, rien n'est clair. Les promoteurs de Viñedos de España ont expliqué aux producteurs qu'ils n'auront pas de difficulté à obtenir l'agrément, dès lors qu'ils auront trouvé un acheteur. La profession s'attend donc à des contrôles peu pesants de la part des certificateurs.
Maintenant que l'outil est créé, va-t-on réellement l'utiliser ? Quels volumes produira-t-on ? Réponse dans quelques semaines.