Donatien-Bahuaud, un négociant du Pays nantais, a été mis en redressement judiciaire. Une cinquantaine de vignerons sont touchés.
Coup dur pour le Val de Loire. Trois ans après la faillite des Caves Saint-Florent, le négociant nantais Donatien-Bahuaud a été placé en redressement judiciaire le 18 octobre, avec une période d'observation de six mois. Filiale du groupe rhodanien Gabriel Meffre, ce spécialiste des vins de Loire a réalisé 750 000 euros de pertes durant l'exercice 2005 pour un chiffre d'affaires de 10 Meuros. Et le bilan 2006 prenait la même direction.
Pour les vignerons fournisseurs de l'entreprise nantaise, la nouvelle est tombée comme une douche froide. « Il y a eu des rumeurs avant la date du redressement, mais rien de plus , raconte un Angevin qui, depuis dix ans, livre environ 150 hl d'appellations de chaque millésime. On n'a jamais eu de souci, mais on a senti, avec les nouveaux dirigeants, une volonté de tirer les prix. »
Dans un contexte économique difficile, les créances risquent de peser lourd sur les exploitations. Dans le Pays nantais, une quarantaine de viticulteurs seraient concernés selon le Syndicat de muscadet, mais le montant de l'ardoise n'a pas été évalué. En Anjou et en Touraine, une dizaine de vignerons seraient touchés pour un montant de 300 000 euros. Il y a trois ans, les Caves Saint-Florent avaient laissé une ardoise de 11 Meuros à quelque 600 vignerons du Muscadet, d'Anjou et de Touraine.
Gabriel Meffre, basé à Gigondas (Vaucluse,) affirme avoir acheté Donatien-Bahuaud dans une situation financière difficile. Il dit aussi s'être fait flouer dans l'opération par les vendeurs. Il a d'ailleurs lancé une action au pénal en octobre 2005.