L'environnement économique et réglementaire de la viticulture change à toute vitesse. En quelques mois, de nombreuses décisions ont été prises sur des sujets aussi divers que les phytos, les copeaux, l'agrément des AOC, la sécurité au travail...
La Commission européenne veut revoir radicalement l'OCM du vin. Elle a dévoilé ses intentions en juin. Bien que rien ne soit encore décidé, il ne fait pas de doute que certains de ses projets verront le jour. La Commission juge que l'Europe consacre trop d'argent à la destruction des excédents. Elle veut mettre fin aux aides à la distillation, ou du moins les réduire fortement. Elle désire libéraliser la mention du cépage afin de s'aligner sur les usages en vigueur dans le reste du monde.
De nombreux responsables professionnels estiment qu'il faut d'ores et déjà se préparer à ces deux réformes. S'ajoutent à cela les initiatives prises par la filière elle-même. Tous ses membres cherchent à produire des vins plus séduisants pour reconquérir les consommateurs perdus. Beaucoup s'ouvrent au marketing. Quelques-uns vont jusqu'à lancer de nouveaux produits peu ou pas alcoolisés. Avec Vinplissime, les interprofessions viennent de créer l'ébauche d'une collective du vin, un peu sur le modèle de celle du sucre, qui défend son produit bec et ongles.
Sur leurs exploitations, les viticulteurs courent après les économies et cherchent à gagner en efficacité. Ils pensent se recentrer sur l'activité qu'ils maîtrisent le mieux, et confient des travaux à des prestataires extérieurs. Rarement, on aura vu autant de chantiers mis en oeuvre en même temps.
Nous en avons fait le tour en commençant par les plus concrets, ceux qui concernent la viticulture et la vinification. Nous avons enquêté auprès de vignerons, d'organisations professionnelles et d'experts. Nous avons vu qu'au-delà des équilibres économiques, des lois et des réglementations, ce sont surtout les mentalités qui changent. Un mouvement est né, réclamant plus de liberté et de confiance dans l'esprit d'entreprise des vignerons.