« Il ne fallait pas nous faire croire que les prix seraient rémunérateurs », dit Thierry Saint-Cyr, secrétaire général de l'Union viticole du Beaujolais .
Les producteurs s'attendaient à beaucoup mieux. Ils comptaient obtenir 160 euros/hl de beaujolais nouveau et 175 euros/hl de beaujolais-villages nouveau. Or, ils n'ont touché que 143 euros/hl et 158 euros/hl en moyenne, selon Interbeaujolais. Début novembre, 365 000 hl s'étaient échangés, soit le même volume qu'en 2005.
Jugeant ces prix inacceptables, le Groupement des beaujolais a demandé, dès début octobre, la libération de la réserve de 3 hl/ha, constituée pour soutenir les cours. Après un premier refus du négoce, il a obtenu gain de cause le 25 octobre.
Ces hésitations ont entraîné la démission de quatorze membres du conseil d'administration de l'UVB, dont celle du secrétaire général, Thierry Saint-Cyr. « Les discussions avec le négoce ont duré six mois. Il ne fallait pas nous faire croire que les prix seraient rémunérateurs », dénonce l'ex-n° 2 de l'UVB, en faisant allusion aux accords interprofessionnels signés fin juillet, où la viticulture avait accepté la réserve de 3 hl/ha. En contrepartie, le négoce avait laissé espérer des cours rémunérateurs.
« La campagne a débuté à 150 euros/hl sans que nous réagissions , poursuit Thierry Saint-Cyr. Nous aurions dû montrer notre mécontentement, boycotter l'Interbeaujolais, puisque discuter ne sert à rien. »
Une satisfaction toutefois : la réforme de l'agrément. Cette année, les vins ne pouvaient être soumis à l'agrément qu'une fois le contrat de vente signé. De ce fait, les marchés se sont conclus plus vite que l'habitude. « La campagne s'est déroulée avec huit à dix jours d'avance sur 2005 », se félicite Bruno Matray, président de l'union.
Dernier rebondissement, l'UVB a refusé les démissions de ses membres. Elle espère un retour à la sérénité après la fin de la campagne du primeur...