Début octobre, 128 000 hl de beaujolais nouveaux et 47 000 hl de beaujolais-villages nouveaux avaient trouvé preneur. « La dernière semaine de septembre a permis de faire 60 % du marché du beaujolais nouveau à des cours proches des 165 €/hl souhaités par la profession », confirme Gérard Presle, président de l'ODG commun aux deux appellations. Les coopératives ont presque tout vendu, comme Bully-Quincié (Rhône) qui « conserve quelques hectos pour les dernières commandes », selon le vice-président Bernard Couzon.
Les choses sont plus mitigées pour les beaujolais-villages, dont seulement une moitié des volumes est partie dans le même temps. « Mais on devrait arriver à faire nos 100 000 hl habituels », tempère Daniel Bulliat, le président des beaujolais-villages, qui s'inquiète de voir les cours à 171 €/hl contre 175 €/hl en 2010.
On le sait, le danger guette dans la dernière quinzaine de la campagne, vers mi-octobre. Souvent, les cours baissent à cette époque. Parfois, ils s'effondrent. L'ODG et le négoce ont essayé d'endiguer ce phénomène en bloquant jusqu'au 17 novembre (jour de la sortie des vins nouveaux) la réserve de 3 hl/ha créée au-delà des rendements autorisés fixés à 25 hl/ha en villages et à 27 hl/ha en générique. Objectif : garantir la stabilité du marché tout en laissant une marge pour la vente directe.
Un autre atout pourrait jouer en faveur de la production. « En 2010, le hard-discount avait attendu le dernier moment pour passer aux achats. Comme il n'a pas trouvé tout ce qu'il voulait, les viticulteurs n'ont pas bradé », explique Thierry Saint-Cyr, secrétaire général de l'Union des vignerons du Beaujolais. « Résultat, cette année, ils ont acheté très tôt », autour de 150 €/hl, un prix supérieur à celui d'une fin de campagne.