En juin dernier, l'ODG commun aux AOC Beaujolais et Beaujolais-villages a mené une enquête auprès de ses adhérents pour connaître leurs intentions de production de beaujolais nouveau. À cette occasion, l'ODG a découvert que 1 300 ha manquaient à l'appel par rapport à la récolte 2010. S'il reste une marge d'erreur de 10 %, l'enquête a permis de comptabiliser 6 000 ha en AOC Beaujolais contre 6 600 l'an dernier. Quant aux villages, ils perdent plus de 700 ha à 4 300 contre 5 000 en 2010.
Départs à la retraite
« La chute des cours et des volumes échangés en 2009 a fait beaucoup de mal à la région, note le président de l'ODG, Gérard Presle. Certains ne s'en sont pas remis. » Mais beaucoup de vignes disparaissent au moment de la retraite de leur exploitant dans une région où l'on « n'enregistre qu'une reprise pour neuf départs à la retraite », selon Gérard Presle. L'appellation Beaujolais avait déjà perdu du terrain lors de la campagne d'arrachage subventionnée par le conseil général du Rhône à hauteur de 10 000 €/ha et terminée en 2009. Plus récente est la situation des villages. « Avec la baisse continue des rendements à l'hectare et des rendements en beaujolais nouveau, on a voulu tuer les vignes de coteaux, peste Daniel Bulliat, représentant de l'appellation au sein de l'ODG. À Montmelas, Vaux, au Perréon, à Marchampt, sur les hauts de Lantignié, ce sont les coteaux qui sont le plus souvent abandonnés. C'est logique lorsqu'on sait qu'ils coûtent 1 500 à 2 000 euros de plus à exploiter à l'hectare qu'en plaine. C'est le qualitatif qui trinque. »
Reste à savoir ce que vont devenir ces surfaces. La DDA a mené une enquête auprès des élus, des réunions sont prévues dans les mois qui viennent.