«En Champagne, le contexte est un peu particulier. De nombreux double-actifs ne tirent pas leur revenu principal de la viticulture. Et il y a beaucoup de viticulteurs qui vendent leur production en raisin. L'importance d'avoir des raisins irréprochables est souvent mieux comprise par ceux qui vinifient.
Le fonctionnement de la Saône-et-Loire est idéal, mais il n'est pas adapté à la configuration de notre vignoble. Le ban est fixé pour chaque village et pour chaque cépage, ce qui fait environ 1 000 dates à déterminer. Le Comité interprofessionnel travaille avec des correspondants locaux dans chaque village. Ce fonctionnement incite les vignerons à effectuer des mesures et à discuter ensemble de la date optimale.
Ces moments d'observation et de pédagogie collective sont essentiels. Dans 99 % des cas, les dates sont fixées par les vignerons du cru. Depuis deux ans, nous avons assoupli les règles en autorisant le viticulteur dont les raisins ont atteint 10° à débuter les vendanges, avant la date autorisée, par une simple déclaration à l'Inao. Il est aussi possible de demander une dérogation à l'Inao en cas d'état sanitaire préoccupant.
La date des vendanges reste très encadrée, car nous nous battons pour maintenir la qualité du champagne sur le long terme.
Nous allons affiner notre organisation en proposant un zonage au sein des villages, la maturité étant différente selon que les vignes sont situées sur les hauteurs ou dans la plaine. »