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Ecimeuse électrique de Pellenc : le coup de foudre

La vigne - n°181 - novembre 2006 - page 0

Les premiers utilisateurs de la nouvelle écimeuse Pellenc estiment qu'elle apporte un énorme progrès par rapport à l'hydraulique. Ils évoquent surtout la qualité du travail et le gain de temps. A leur demande, le constructeur a revu l'étanchéité des moteurs.

L'an dernier, au Sitévi, Pellenc a présenté la première écimeuse électrique. Chaque couteau est entraîné par un moteur triphasé. Ces moteurs sont alimentés par un alternateur de 3 ou 9 kW, lui-même mené par la prise de force ou par un moteur hydraulique. L'alternateur de 3 kW dirige 18 moteurs, celui de 9 kW en fait tourner 56. Avec cette technique, les couteaux tournent à une vitesse très élevée, de 3 000 à 4 000 tr/min. Le constructeur affirme que sa machine est rapide, économe et légère. Elle pèse 30 % de moins qu'un modèle équivalent, mais hydraulique. On peut écimer à 10 km/h. Comme il est inutile de faire tourner le tracteur à un régime moteur élevé, on économise du carburant. Et pour couronner le tout, les coupes sont plus franches.

Un tracteur interligne rogne simultanément deux demi-rangs, un porteur un rang et deux demi-rangs. Avec un enjambeur, on rogne deux ou trois rangs par passage. L'écimeuse électrique est commercialisée à partir de 6 500 euros HT.
Cette saison, Pellenc a confié des machines de présérie à plusieurs vignerons. Sébastien Barneoud est l'un d'entre eux. Il exploite 30 ha de vignes à Perthuis (Vaucluse), où il produit des côtes-du-lubéron. Il travaille avec un tracteur vigneron de 50 ch. Il s'est servi trois fois de l'écimeuse électrique, sur l'ensemble de ses parcelles. Il a gagné du temps par rapport à son ancienne machine Pellenc à lamier. « J'ai travaillé à 4 km/h sur des coteaux souvent ravinés. J'ai passé pratiquement moitié moins de temps. » Il apprécie la facilité de réglage. « Je dois régler la machine, car je rogne des vignes palissées et en gobelet. J'ai obtenu d'excellents résultats dans les deux cas. »
Vigneron à Ludes (Marne), Luc Gaidoz a utilisé l'écimeuse à trois reprises sur son vignoble champenois de 10 ha. Sur son enjambeur, il rogne deux rangs complets par passage. « Je suis passé à 7 km/h, mais j'ai effectué des essais concluants à 12 km/h. C'est le tracteur qui devient difficile à tenir à cette vitesse , déclare-t-il. Cette machine représente un vrai progrès par rapport à l'hydraulique. On n'a plus les tuyaux qui gênent la visibilité, qui peuvent s'accrocher et polluer en cas de rupture. »
Vigneron sur 200 ha, à Brissac (Maine-et-Loire), Pascal Biotteau met l'accent sur la légèreté de la machine. « C'est intéressant, car je fais des travaux combinés avec un tracteur interligne de 65 ch sur des vignes enherbées. J'ai fait des essais concluants à 7 km/h sur 40 ha avec un broyeur Lagarde et la désherbeuse Avidor. »

L'écimeuse possède d'autres qualités. « La coupe est très nette. Les lames sont fines, mais je n'ai pas eu à déplorer de casse », explique Sébastien Barnéoud. Luc Gaidoz fait le même constat et ajoute : « Je n'ai pas coupé un seul fil, car le moteur s'arrête à leur contact . » Par ailleurs, les couteaux s'encrassent peu et se nettoient facilement. « Un simple coup de jet d'eau suffit à éliminer la sève », constate Sébastien Barneoud.
Néanmoins, des problèmes sont apparus. « Il faut que Pellenc revoit l'étanchéité de ses moteurs , affirme Luc Gaidoz. L'eau pénètre dans les roulements et finit par les gripper. » Il souhaite aussi que l'ancrage de la barre d'écimage sur le châssis soit remplacé. « La fixation par tige filetée et papillon n'est ni facile, ni fiable. Un système semi-automatique serait préférable. Il faudrait aussi que les bras latéraux soient relevables. Cette modification est impérative car, au premier passage en juin, je pratique uniquement un écimage . » Il envisage d'acheter cette machine dès que le constructeur aura corrigé ces défauts.
Pascal Biotteau prévoit lui aussi de passer à l'achat, mais il s'interroge sur la fiabilité des moteurs électriques face à l'humidité. Technicien chez Pellenc, Jacques Servoles se veut rassurant. « Nous avons résolu le problème d'étanchéité au cours de l'été. Les nouveaux modèles ne présenteront plus cet inconvénient et nous nous engageons à modifier ceux qui sont en service. »

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