Un système à bout de souffle

Le système de contrôle des vins d'AOC a fait son temps. Il succombe, victime de la connivence entre les contrôleurs et les producteurs, les deux étant les mêmes. Les acheteurs internationaux et les journalistes spécialisés n'ont pas cessé de critiquer cette organisation consanguine. Ils ont tiré à boulets rouges sur le manque de sévérité des dégustations d'agrément. Le suivi en aval de la qualité leur a donné raison. Il a prouvé que l'on trouvait jusqu'à 20 % de vins de qualité insuffisante au sein des appellations. Cela ne pouvait plus durer. Les pouvoirs publics ont donc forcé la main à la Cnaoc et à l'Inao, leur imposant les normes internationales de contrôle. Ces normes prescrivent l'indépendance des OC et la formation des contrôleurs, autre faiblesse de la filière viticole qui a longtemps accueilli toutes les bonnes volontés dans ses jurys de dégustation. La loi d'orientation agricole du 5 janvier 2006 a donné au gouvernement l'autorisation de prendre une ordonnance pour « compléter, adapter et renforcer les dispositifs de contrôles » des AOC. Cette ordonnance est attendue avant la fin de l'année. Elle précisera les nouvelles modalités du contrôle des produits et des producteurs d'appellation.