Faut-il confier le contrôle des AOC à des organismes privés ?

La nouvelle loi d'orientation agricole transforme l'Institut national des appellations d'origine en Institut national de l'origine et de la qualité. Dès le 1 er janvier 2007, il s'occupera des labels rouges et de l'agriculture biologique. Le nombre de comités nationaux ne change pas : toujours quatre. Le premier reste celui des vins et eaux-de-vie. Mais à cela s'ajoute le Conseil agréments et contrôles . Quelle sera sa fonction ? Certains y voient un super comité chargé de chapeauter les quatre autres. L'inquiétude est d'autant plus vive, pour une partie du monde viticole, que l'agrément des vins n'a rien à voir avec les contrôles de cahiers des charges pour les labels rouges ou l'agriculture bio.
Depuis toujours, le système des AOC viticoles repose sur l'autogestion.
Lors de son dernier congrès, organisé à Saintes (Charente-Maritime) en mai, la Confédération des syndicats de défense des appellations (Cnaoc) a réaffirmé ce principe, tout en souhaitant l'aménager. Selon elle, la défense des vins d'AOC devrait être assumée par les syndicats reconnus organismes de défense et de gestion (ODG). Ces instances seraient financées par des cotisations volontaires obligatoires (CVO). Chaque appellation aurait son ODG chargé de la protéger, de définir les conditions de production et les terroirs. L'Inao confierait les contrôles à un organisme agréé, composé de producteurs et de négociants. Dans un tel système, les professionnels qui participent aux dégustations d'agrément suivent aussi les conditions de production.
A l'inverse, les producteurs en agriculture biologique ou sous label rouge sont contrôlés par des organismes certificateurs privés, accrédités par le Cofrac et agréés par les pouvoirs publics. Ces sociétés envoient leurs contrôleurs sur les exploitations, afin qu'ils vérifient le bon respect des cahiers des charges. Ce sont elles qui se portent garantes de leur application. D'aucuns estiment que cette organisation devrait servir d'exemple...