La franchise et la clarté de Russell Mildon, directeur de l'économie des marchés agricoles à la Commission européenne, ont fait sensation. Le 28 novembre, il a défendu bec et ongles le projet de réforme de l'OCM dévoilé par Mariann Fischer Boel en juin. « La Commission propose d'autoriser toutes les pratiques oenologiques reconnues par l'OIV. Or, il n'y a pas une pratique de l'OIV que la France n'a pas votée. La France a voté pour les copeaux. Pourquoi les refuserait-elle aujourd'hui ? » Russell Mildon a aussi défendu l'idée d'attribuer 2,4 milliards d'euros pour l'arrachage de 400 000 ha. « C'est une mesure sociale. C'est très bien de dire que 2,4 milliards d'euros, c'est trop. Mais que fait-on pour ceux qui ne supportent pas la concurrence ? On les laisse aller à la faillite ? » Puis il a poursuivi : « La gestion des droits de plantation, c'est un cauchemar. Des producteurs performants sont entravés par toute une bureaucratie, lorsqu'ils veulent s'agrandir. Il faut mettre fin à cela, sauf pour les appellations. » Voilà pourquoi la Commission veut libéraliser le droit de planter des VDT. A la fin du débat, Russell Mildon a taclé ses hôtes : « On a la confirmation dans les chiffres de Bordeaux, que Bordeaux ne sait pas vendre. Il est impératif d'avoir des négociants expérimentés. »