La Chine et l'Inde connaissent des taux de croissance exceptionnels : les expéditions de champagne ont augmenté de 82 et 157 % sur les neuf premiers mois de 2006, soit 309 008 et 155 697 cols. Bien qu'en pleine expansion, ces marchés pèsent encore faiblement sur les exportations.
« Nous avons deux objectifs prioritaires : protéger l'AOC et éduquer les consommateurs », explique Daniel Lorson, directeur de la communication du CIVC. L'interprofession a ouvert un bureau à Pékin, en août dernier, et prévoit l'ouverture prochaine d'un bureau à New Delhi. D'après Daniel Lorson, l'envolée relative des exportations résulte de la conjugaison de deux facteurs. D'une part, les marques prestigieuses investissent fortement et s'organisent sur ces marchés stratégiques. « Nous sommes l'une des premières marques à avoir percé en Chine. Nous sommes présents depuis plus de quinze ans. La Chine représente 0,8 % de nos ventes, alors que Bollinger ne pèse que 0,7 % de la production champenoise. En Inde, nous avons un contrat avec un distributeur indien, depuis trois ans », confie Stephen Leroux, directeur marketing de Bollinger. D'autre part, les Chinois voyagent de plus en plus et s'initient aux rites de consommation occidentaux. « La conquête de ces marchés est comparable à celle du Japon. D'abord, les groupes internationaux pénètrent le marché et éduquent les consommateurs. Ensuite, les nouveaux amateurs s'intéressent à des champagnes de vignerons et c'est à ce moment-là que nous intervenons », analyse Patrick Le Brun, président du SGV.
La consommation de champagne ne touche que la population aisée. Il est consommé dans les grands restaurants et hôtels, ou dans les magasins spécialisés haut de gamme. « La Champagne exporte beaucoup de bouteilles à forte valeur ajoutée », explique Daniel Lorson. Cela permet un fort investissement dans le marketing.
La Chine et l'Inde sont des relais de croissance sur lesquels la Champagne compte.