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« Il faut apprendre à travailler en réseau »

La vigne - n°183 - janvier 2007 - page 0


On a vécu longtemps sur un tourisme de « cueillette ». Les touristes choisissaient une destination. Lorsqu'ils étaient sur place, ils se rendaient éventuellement dans un caveau. Aujourd'hui, il y a une offre oenotouristique. Des opérateurs proposent la découverte du patrimoine historique, culturel et gastronomique d'un territoire, associé à la découverte des vignobles, mais cette offre est balbutiante. La région Paca est la première destination touristique après Paris. Pour autant, elle n'est pas identifiée pour son offre en matière d'oenotourisme. On pourrait dire la même chose pour le Languedoc-Roussillon ou l'Aquitaine.

Ce qui est à la mode, ce n'est pas l'oenotourisme, c'est la découverte d'un territoire au travers d'un art de vivre, porté par la gastronomie et les produits du terroir. En fait, c'est cette demande de la clientèle qui a favorisé l'oenotourisme, et non l'inverse.

C'est bien là tout le problème. On fait une grosse erreur : il ne s'agit pas seulement d'attirer un touriste dans son caveau. Ce dernier veut savoir où il va dormir et manger, et ce qu'il y a à découvrir sur un territoire. Toute la filière touristique doit faire front commun. Si un hôtelier ne connaît pas ce que propose le caveau dans son environnement, le touriste aura du mal à le découvrir. Les prestataires doivent travailler ensemble sur une offre qui englobe l'hébergement, la restauration, la découverte d'un pays et de ses produits. Beaucoup de comités départementaux et d'offices du tourisme ne sont pas dans cette démarche. Il est plus facile de faire de belles plaquettes que d'aller sur le terrain pour tisser des liens entre tous les partenaires. De même, on peut regretter qu'il y ait autant de chartes d'oenotourisme. Le consommateur s'y perd. Les régions viticoles françaises ont du mal à travailler ensemble sur un objectif national.

En Languedoc-Roussillon, il y a 6 000 caveaux. Pourquoi aller dans l'un plutôt que dans l'autre ? Le challenge pour le vigneron, c'est de proposer une étape touristique, à des cibles variées, qui permette de comprendre son métier, mais aussi le territoire dans lequel il est implanté. A peine 1 % propose une offre dédiée aux enfants, avec la dégustation de jus de raisin et la découverte des arômes ? Nous travaillons sur un pôle d'excellence rural qui englobe le Minervois et les Corbières, pour permettre à des entreprises viticoles d'adapter leur offre à l'attente des clients. Cela suppose de créer des gîtes au sein des propriétés. Mais il faut aussi dégager des thématiques. On peut imaginer travailler autour des analogies entre les senteurs des plantes, de la garrigue et les arômes des vins. Nous travaillons aussi sur la mise en scène, dans le caveau, des trois discours du vin : technique, historique et culturel, le tout en s'appuyant sur des visuels, des images. Bref, les technologies d'aujourd'hui.

En Italie, on parle d'agritourisme. Les exploitations des routes de Toscane proposent leur vin, mais aussi de l'huile d'olive, des fromages, des produits du terroir, l'hébergement et les repas. Nous sommes en train de monter un projet de coopération européenne Leader + avec l'Italie, Midi-Pyrénées et la Côte Vermeille, autour de la mise en place d'une charte commune axée sur les routes culturelles du vin.

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