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Roussillon La régulation de l'offre est en cours

La vigne - n°183 - janvier 2007 - page 0

L'apurement des stocks commence à porter ses fruits en muscat-de-rivesaltes. Il se poursuit pour les côtes-du-roussillon et le rivesaltes. Les entreprises souffrent, mais des projets émergent.

En 2006, la discipline adoptée par les producteurs de muscat-de-rivesaltes a commencé à payer. « Nous avons enrayé la baisse des prix, qui se sont stabilisés à 200 euros/hl. Pour 2007, nous allons pouvoir remonter le rendement », affirme Roger Torreilles, président du syndicat.
Depuis trois ans, les rendements commercialisables étaient limités à 20 hl/ha. Les volumes agréés se situaient autour de 110 000 hl, pour des ventes de 130 000 hl. De ce fait, les stocks ont dégonflé. Ils ne sont plus excédentaires que de 18 000 hl, alors que l'excédent était de 60 000 hl il y a trois ans. Et l'interprofession a décidé de bloquer ce volume jusqu'en août 2007.

Au-delà des volumes commercialisables en vin doux naturel, les vins sont vinifiés en sec. « Nous en avons vendu 50 000 hl en 2006, à des cours proches de ceux du sauvignon. Le muscat intéresse les acheteurs. La marque Le club des sommeliers vient de l'intégrer dans ses vins de cépages. »
Le rivesaltes connaissant lui aussi des excédents de stock, on lui a appliqué les mêmes remèdes qu'au muscat. En 2006, le rendement du rivesaltes a été réduit à 25 hl/ha et les stocks ont été bloqués sur trois ans.
A plus long terme, le syndicat veut repositionner l'offre. Dans ce but, il a commandé une enquête dont les premiers résultats sont positifs. « Les consommateurs citent spontanément le rivesaltes. Et ceux qui ne le connaissaient pas l'apprécient lorsqu'ils le dégustent. C'est encourageant ! » estime Roger Torreilles. Le syndicat a aussi décidé d'aligner les conditions de production du grand-roussillon sur celles du rivesaltes. Il veut ainsi couper l'herbe sous le pied de ceux qui se servent de ces différences de conditions de production pour tirer les prix vers le bas.
En Côtes du Roussillon, malgré la modération des déclarations de récolte, les volumes et les cours ont continué à baisser. Le recul des rouges a été compensé en partie par la progression des rosés. Malheureusement, « sur ce créneau, la mise en marché, en 2005, par la SARL Rieux de 15 000 hl de vins à prix cassés présentés comme des côtes-du-roussillon rosés, a déstabilisé les cours », précise Jean-Louis Salies, le président du Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon. Pour assainir l'offre, les volumes de rosé 2006 produits au-delà de la moyenne des ventes des trois dernières années seront mis en réserve.
« Pour les rouges, il y a deux niveaux de prix suivant que l'élevage est voulu ou subi, faute d'acheteur. Ceux qui ont noué des partenariats s'en sortent mieux », relève Bernard de Roquette Buisson, président du Syndicat des Côtes du Roussillon.
Pour relever les cours, les Catalans comptent sur la création de l'appellation Languedoc destinée à devenir l'appellation de base de toute la région Languedoc-Roussillon. « Elle nous permettra de mieux positionner nos génériques. »
Quant aux côtes-du-roussillon, ils devraient prendre place au-dessus de cette nouvelle entrée de gamme. Pour cela, il faudra réduire l'offre : « Avec 60 000 hl , nous sommes trop gros pour les marchés de niche, trop petits pour les marchés de volume. »
Lorsque les vins sont élaborés en fonction des consommateurs, les résultats suivent. La marque Fruité catalan, créée par le groupement Les Vignerons catalans en Roussillon, devrait franchir le cap de 1,5 million de cols vendus fin 2006. Les vignerons qui l'ont approvisionnée ont touché 30 % de plus que le cours du vrac des côtes-du-roussillon. En 2007, le groupement va lancer une gamme qui mettra en avant les terroirs de cette appellation. Elle comportera trois rouges et un rosé, positionnés en rayon à 4,99 euros/col.
Au niveau du vignoble, l'arrachage se poursuit. La chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales va gérer un plan d'échanges destiné à préserver les parcelles ayant un bon potentiel.

« De gros domaines ont décidé d'arrêter. Mais d'autres continuent et ont des projets. Nous voulons les aider à récupérer de bonnes parcelles », constate Hervé Passama, président des Vignerons indépendants.
Au niveau coopératif, des projets émergent également. Les caves de Rivesaltes et de Salses vont fusionner et déménager sur le site de la Sopagly, qui produisait du jus de raisin. L'investissement est estimé à 10 Meuros. Il comprendra, entre autres, une chaîne de thermovinification. « Avec ce nouvel outil, nous pourrons mieux répondre aux demandes des acheteurs tout en réduisant nos coûts de 25 % », affirme Alain Touzaa, président de la coopérative de Salses.

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