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Pays nantais Les ventes reprennent avec timidité

La vigne - n°183 - janvier 2007 - page 0

L'augmentation des sorties en 2005-2006 et la baisse des rendements ont diminué les stocks. Les cours restent bas, mais fin 2006, ceux du muscadet générique repartaient à la hausse.

Dans le Muscadet, les vignerons retrouvent une lueur d'espoir. Avec 722 566 hl et 9 % d'augmentation, les sorties de chai enregistrent une belle performance en 2005-2006. « Les opérateurs font preuve d'un regain d'intérêt pour nos vins. La finesse du muscadet et la qualité des derniers millésimes permettent de reconquérir des consommateurs qui se lassent des vins trop aromatiques », dit Frédéric Macé, directeur du Syndicat des vignerons de Nantes.
Si les régionales (Sèvre-et-Maine, Coteaux de la Loire, Côtes de Grandlieu) non élevées sur lie reculent de 3 %, celles élevées sur lie progressent de 5 %. L'AOC Muscadet fait également preuve d'une belle embellie avec une progression de 50 000 hl. Globalement, le marché français se maintient. En grande distribution (hyper et super), les chiffres à début octobre 2006 du panel Secodip montrent une légère inflexion de 1,6 % en volume et de 3,3 % en valeur pour les appellations de la région.
Les muscadets générique et sèvre-et-maine tirent néanmoins leur épingle du jeu et progressent de 10,3 et 4,9 % en volume. La présence dans les points de vente des muscadets reste exceptionnelle et les rotations en linéaires sont élevées. Dans la restauration, les vins de Nantes progressent de 3,5 %.

A l'exportation, sur les sept premiers mois de l'année 2006, le muscadet a repris des couleurs, aussi bien en volume qu'en valeur (+ 3 %). Le marché anglais, le plus important, repart à la hausse. La région conforte ses positions aux Etats-Unis et au Japon. Par contre, le Pays nantais enregistre des contre-performances aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique. De plus, ces bons résultats se sont émoussés en fin d'année.
Avec 414 030 hl au 31 juillet 2006, les stocks de muscadet se sont épurés. Forts d'une baisse de 8 %, ils représentent désormais neuf mois de commercialisation. « C'est le résultat mécanique de la baisse des rendements et de l'augmentation des ventes », pose Frédéric Macé. Du coup, avec le rééquilibrage de l'offre et de la demande, 2006-2007 débute plus sereinement. « Pour être bien, il faut que les disponibilités (stocks + récolte) en début de campagne soient inférieures à 1,15 Mhl. Là, nous sommes à 1,05 Mhl, soit 100 000 hl en dessous. Nous partons sur de bonnes bases », expose Frédéric Macé.
Lors de la campagne 2005-2006, les cours étaient au plus bas. « Ils ont du mal à décoller . » Les mesures prises dans le cadre du volet défensif du plan nantais n'ont pas rencontré le succès escompté. Seuls 1 300 ha ont été arrachés, au lieu des 3 000 ha prévus. Le potentiel de production n'a pas suffisamment diminué pour assister à une remontée des cours. « Du fait de la reprise de la commercialisation, les vignerons n'ont pas eu envie d'arracher », explique Agnès Aubin, du Comité interprofessionnel des vins de Nantes.

Toutefois, fin 2006, un frémissement pouvait se ressentir pour le muscadet générique. « En 2005-2006, il était en moyenne à 66 euros/hl. Là, nous devrions remonter à 74 euros/hl », espérait Marcel Jussiaume, président du Syndicat général des vignerons de Nantes. Même si c'était le cas, « on resterait encore loin du commerce équitable. Avec le Centre d'économie rurale, nous avons calculé qu'il faudrait vendre le muscadet à 102 euros/hl pour assurer une reprise des investissements et une juste rémunération des vignerons. Certes, la situation se redresse, mais ce n'est pas l'euphorie », modère Clair Moreau, président du Syndicat des vignerons indépendants.

Pour le gros plant, les choses sont un peu différentes. En 2005-2006, les ventes de 110 000 hl ont été à peine suffisantes pour répondre à la demande. Les stocks au 31 juillet 2006 sont faibles et permettent juste de faire le lien avec le millésime 2006. Du coup, les cours repartent à la hausse. D'une moyenne de 55 euros/hl en 2004-2005, ils sont passés à 70 euros en fin de campagne 2005-2006. « Ils restent quand même trop limites par rapport aux coûts de production », nuance Jean-Marc Ferré, président de l'Union des producteurs de gros plant.
Cette situation risque de s'amplifier prochainement. « La production baisse plus vite que le marché. On risque de manquer de disponibilités. Il est possible qu'il y ait des déréférencements sur des marchés en grande distribution et en hard discount. » En cause : l'arrachage massif. « Les vignerons ont préféré arracher le gros plant plutôt que le muscadet. Nous avons dû les freiner », déplore Jean-Marc Ferré. Pour un peu, le gros plant devenait un marché de niche.

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