« J'ai misé sur une image moderne »
Depuis sa maison familiale de Theizé, Christophe Coquard s'est lancé dans un pari risqué. Début 2005, il a créé une structure de négoce ex-nihilo, partant sur une image et un marketing novateurs. « J'ai retenu un habillage qui tranche avec l'imagerie traditionnelle des vins français », explique ce fils de viticulteur, qui a travaillé au sein du groupe Boisset. Avec l'aide d'une agence de graphistes, il a créé sa gamme Une Maison de tradition, comportant seize vins dont quatorze beaujolais. Sur chaque bouteille apparaît la silhouette d'une maison, habillée différemment selon les appellations. Ainsi, sur l'étiquette de juliénas, on voit la maison avec une couronne de laurier pour rappeler l'origine romaine de cette commune. Sur l'étiquette de brouilly, la même maison est en granit. « Je suis un homme de marketing, mais si je fais des belles étiquettes, c'est pour promouvoir le vignoble. » Après avoir vendu 60 000 cols en 2005, Christophe Coquard s'est lancé un second défi l'an dernier : « J'ai acquis l'exploitation de la marque Clochemerle. » Avec ce nom lié au Beaujolais, il va pousser encore plus loin sa logique. « La bouteille est habillée d'une étiquette en plastique, très stylisée, portant seulement le nom de la marque. Tous les renseignements sont sur la contre-étiquette. Et j'ai opté pour une capsule à vis qui ne dénature pas ce vin fruité. » Avec 65 000 cols de Clochemerle écoulés en 2006, le négociant tire un premier bilan satisfaisant, d'autant que l'entreprise a vendu un total de 260 000 cols sur l'année. « C'est plus que je n'imaginais, mais la capsule à vis est difficilement acceptée en France. Je vais poursuivre dans cette voie et me tourner vers l'exportation. Certains pays seront ouverts à ces nouveautés. Et je compte profiter de la notoriété du nom Clochemerle. »