Retour

imprimer l'article Imprimer

GUIDE PHYTOS - RAVAGEURS

Cryptoblabes gnidiella Une menace dans le Sud

La vigne - n°201602 - février 2016 - page 58

Cette pyrale s'est développée sur le pourtour méditerranéen et provoque des dégâts locaux. Un insecticide antitordeuse et antipyrale peut la contrer.
LES CHENILLES de Cryptoblabes vident les grappes. © C. CASSARINI

LES CHENILLES de Cryptoblabes vident les grappes. © C. CASSARINI

Cryptoblabes gnidiella est un gros papillon aux ailes brunes émaillées de nervures claires. Ce n'est pas une tordeuse, mais une pyrale. « Elle a été observée pour la première fois en 1999, dans les Costières-de-Nîmes. On l'avait alors confondue avec eudémis », se souvient Cyril Cassarini, conseiller viticole de la chambre d'agriculture du Gard. « Elle est venue d'Italie puis s'est développée en France, sur le pourtour méditerranéen », indique Lionel Delbac, entomologiste à l'Inra de Bordeaux. Depuis 2010 et 2011, Cryptoblabes gnidiella provoque d'importants dégâts dans le Gard et le Var. « En 2015, en fin de saison, elle a entraîné des pertes de récolte. Elle arrive après les attaques de cochenilles, attirée par le miellat que sécrètent ces ravageurs. Les chenilles de Cryptoblabes vident les grappes. De la pourriture et des moisissures se développent, d'où un risque d'apparition d'ochratoxine A », relate Cyril Cassarini. L'essor de cette pyrale est lié, selon lui, aux hivers doux de ces dernières années et au recul des traitements insecticides à spectre large. « Dans les zones sous confusion sexuelle, elle profite d'un vide biologique », ajoute-t-il.

Lionel Delbac n'est pas du même avis : « L'arrivée de Cryptoblabes gnidiella n'est pas liée à la baisse de la pression insecticide. Le cycle de ce parasite est encore mal connu. On ne sait pas où les femelles pondent. Les chenilles sont présentes sur les grappes surtout en fin de saison. » Aucun insecticide n'est homologué contre cet insecte. « En 2015, dans les parcelles à risque où les vignes ont un port retombant, nous avons préconisé du spinosad au moment de la première génération d'eudémis et de cochylis. Dans les zones protégées par confusion sexuelle, nous avons aussi conseillé du spinosad après le 15 août. » Mais, pour Lionel Delbac, cette stratégie n'est pas forcément la plus adaptée car « le spinosad s'applique sur la zone des grappes. Son efficacité sera limitée si l'insecte a pondu sur les feuilles et les rameaux ».

En revanche, d'après lui, les insecticides contre la cicadelle de la flavescence dorée ont un impact sur Cryptoblabes car ils visent le feuillage. « Des produits homologués contre eudémis et la pyrale de la vigne, appliqués en troisième génération, peuvent aussi donner de bons résultats », signale Cyril Cassarini.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :