Repérables à leur couleur verte, les larves d'eulia peuvent apparaître dès la fin avril. La première génération s'attaque aux feuilles, la deuxième aux feuilles et aux baies. La troisième est uniquement attirée par les grappes en maturation. L'eulia peut donc entraîner des pertes de récolte significatives.
Cette tordeuse a été observée en 2013 dans le Gard, où elle aurait causé des dégâts sur grappes. En Alsace, en revanche, « la situation est relativement calme depuis une dizaine d'années, observe Philippe Kuntzmann, de l'IFV. L'eulia compte plusieurs parasitoïdes naturels, notamment des hyménoptères (des guêpes), comme le Colpoclypeus florus. Ce prédateur a un effet d'autant plus intéressant qu'il est grégaire. Plusieurs individus s'attaquent à un même hôte, d'où un potentiel multiplicateur qui permet de réguler efficacement l'eulia ».
Le spinosad en bio. Les traitements appliqués contre l'eudémis et le cochylis ont aussi un effet contre le ravageur. « Les insecticides anti-vers de grappe les plus récents ont probablement une certaine efficacité, poursuit Philippe Kuntzmann. Mais en deuxième génération, l'eulia dépose ses oeufs sur les feuilles. Ils ne sont pas atteints par les traitements antitordeuses qui visent les grappes. » Il faut donc veiller à traiter l'ensemble du plan de palissage, « tout en prenant garde à ne pas sous-doser le produit contre l'eudémis et le cochylis », prévient l'ingénieur de l'IFV.
Une quinzaine de produits sont homologués contre l'eulia, dont des pyréthrinoïdes, des organophosphorés et des spécialités à base de fénoxycarbe, moins néfastes sur les auxiliaires. En bio, on peut utiliser du spinosad. « Il y a une dizaine d'années, nos essais avaient montré une bonne efficacité de ce produit sur l'eulia », précise Philippe Kuntzmann.