En présence d'eulia, il faut pulvériser sur l'ensemble du plan de palissage des insecticides antitordeuses efficaces contre ce ravageur.
L'eulia est une tordeuse polyphage que l'on retrouve dans les vignes. A l'heure actuelle, on la rencontre essentiellement en Alsace, mais elle a également été détectée sur chasselas dans la région de Moissac (Tarn-et-Garonne). Comme pour eudémis, trois générations par an se succèdent. La première est plus précoce, mais sa période d'incubation et la durée de vie de ses larves étant plus longues, la deuxième génération se superpose à celle des autres tordeuses. En terme de dégâts, l'eulia n'est pas en reste. ' Ses larves vivent plus longtemps et grignotent seulement les baies sans y pénétrer. A nombre de chenilles équivalent, elles favorisent donc encore plus la propagation de la pourriture grise ', explique Philippe Kuntzmann, de l'ITV de Colmar. Les pontes d'eulia sont déposées en ooplaques sur les bois d'un an en G1, et sur la face supérieure des feuilles pour les générations suivantes. Ainsi, les chenilles sont présentes sur l'ensemble de la végétation, puis se localisent sur grappe à partir de la véraison. En cas de présence d'eulia, il est donc nécessaire de réaliser les traitements tordeuses en face par face, sur l'ensemble du plan de palissage et non uniquement localisés sur la zone des grappes. Pour lutter contre ce ravageur, quelques produits sont homologués. Mais la superposition en G2 des générations d'eulia et des deux autres tordeuses permet de coupler les trois luttes. Des essais de l'ITV de Colmar ont permis de comparer l'efficacité de différents produits entre eux.
Les traitements à base de Bacillus thuringiensis font partie des plus intéressants avec 70 % d'efficacité. Inségar, seul RCI homologué contre l'eulia, s'avère décevant avec seulement 40 % d'efficacité. Au niveau des neurotoxiques, les pyréthrinoïdes sont plus performants que les organophosphorés, mais les niveaux d'efficacité restent moyens (60 et 45 %). Parmi les nouveautés, l'indoxacarbe (Steward, Explicit), le méthoxyfénoside et le spinosad ont permis un contrôle satisfaisant du ravageur (les deux derniers n'étant, à l'heure actuelle, pas encore homologués sur tordeuses).