Repérables à leur couleur verte, les larves d'eulia peuvent apparaître dès la fin avril. La première génération s'attaque aux feuilles, la deuxième aux feuilles et aux baies. La troisième est uniquement attirée par les grappes en maturation. L'eulia peut donc entraîner des pertes de récolte significatives. Depuis deux à trois ans, cette tordeuse est plus régulièrement observée dans le vignoble aquitain. En 2015, certaines parcelles en présentaient mêmes des populations notables.
De même, elle est présente dans le Gard. « Nous la piégeons régulièrement mais elle est toujours associée à eudémis, cochylis ou cryptoblabès. Nous n'avons jamais fait déclencher de traitement spécifique contre eulia, ou alors de manière vraiment exceptionnelle », indique Jacques Oustric, responsable du pôle viticulture à la chambre d'agriculture du Gard.
En Alsace, sa survenue est devenue anecdotique. « Nous suivons encore quelques pièges, mais les captures sont très limitées », précise Marie-Noëlle Lauer, de la chambre d'agriculture. Cette tordeuse compte plusieurs parasitoïdes naturels, notamment des hyménoptères (guêpes), comme Colpoclypeus florus. Grâce à lui, le taux de parasitisme des larves atteint fréquemment 70 à 80 % en Alsace. Il permet donc de bien réguler les populations.
Les traitements contre l'eudémis et la cochylis ont aussi un effet contre l'eulia. Toutefois, en deuxième génération, la femelle dépose ses oeufs sur les feuilles. Ils ne sont donc pas atteints par les insecticides anti-tordeuses qui sont localisés sur les grappes. Si l'on veut viser l'eulia, il faut alors traiter l'ensemble du plan de palissage en veillant à ne pas sous-doser le produit contre l'eudémis et la cochylis. Plusieurs produits sont homologués contre eulia. Préférez ceux qui ont le meilleur profil écotoxicologique envers les auxiliaires. En bio, vous pouvez opter pour le spinosad.