Greenpeace et les Vignerons indépendants de France (Vif) : un drôle de tandem. D'un côté, une association qui dénonce régulièrement l'usage des pesticides, de l'autre une organisation représentant une profession amenée à en utiliser beaucoup. Qu'à cela ne tienne ! Tous deux ont décidé de faire cause commune pour lutter contre le changement climatique.
Le 27 novembre, ils ont organisé une conférence de presse sur le sujet durant le salon des caves particulières à la porte de Versailles, à Paris. « Vous êtes ici sur le plus grand salon grand public du vin au monde », a rappelé Michel Issaly, président des Vif, aux journalistes présents, avant de céder la parole à Pascal Husting. Le directeur de Greenpeace France a clairement expliqué qu'il était dans une démarche de lobbying. « Nous espérons que nous pourrons compter sur les vignerons pour augmenter la pression sur le gouvernement et sur Nicolas Sarkozy », a-t-il déclaré.
Puis il a dressé un sombre tableau des conséquences du réchauffement climatique pour la viticulture : perte de la finesse des vins, chute des rendements…
« C'est dramatique, ce qui va se passer en Bourgogne. Le pinot noir déteste les grosses chaleurs. Si le réchauffement climatique dépasse 1°C, on risque d'y perdre totalement le pinot noir. »
Effet positif sur la fréquentation
La conférence terminée, Michel Issaly et Pascal Husting ont invité les journalistes à se rendre dans les allées du salon. Là, au signal donné par un speaker, les viticulteurs exposants ont brandi une bouteille et utilisé un objet métallique pour sonner le tocsin, pendant une minute, en faveur du climat.
« Nous voulons nous ouvrir sur des sujets de société, confirme Julien Dourgnon, nouveau directeur des Vif. Nous voulons renforcer les liens avec les consommateurs. » Est-ce un effet des retombées de l'alliance avec Greenpeace ? Toujours est-il que le salon des vignerons indépendants a vu sa fréquentation progresser, atteignant 140 000 visiteurs !