« La campagne démarre à peine, témoigne Gérard Maître, président de la Fédération des coopératives de Bourgogne et du Jura. Le 2009 est d'un haut niveau et, en juillet, les stocks n'étaient pas importants. Nous nous attendons à des cours similaires à l'an dernier, entre 600 et 627 € la pièce de 228 l (263 à 275 €/hl). Les premiers contrats sont autour de 620 € la pièce, mais portent sur de petits volumes. Le négoce attend pour peser sur les cours… »
Il est d'autant plus enclin à patienter que, le 15 novembre dernier, la médiatique vente des Hospices de Beaune s'est soldée par une hausse de 20 % du prix moyen des vins.
Ces enchères sont réputées donner le « La » de la campagne. Leur résultat n'est pas du goût de Louis-Fabrice Latour, président des négociants (FNEB). « Nos clients veulent une baisse, nous demandons la même chose aux producteurs. Ces derniers peuvent diminuer leurs prix. Ils sont au-dessus des prix de revient. » Le ton est donné…
Même point de vue chez Benoît Goujon, DG de Corton André : « La campagne va démarrer en mars-avril, avec des prix qui devraient baisser de 10 à 20 % par rapport à 2008-2009. Les stocks du négoce sont importants. Si les prix de 2009 chutent, nous pourrons baisser ceux de 2008 et le vendre plus vite. Cela nous permettra de revaloriser le 2009. » Pas sûr que les vignerons voient la campagne sous cet angle…
Remi Barbier, vice-président des courtiers, note un calme plat dans les échanges. « C'est paradoxal, car la qualité exceptionnelle de ce millésime voudrait que le négoce achète vite et cher. Mais la crise est passée par là. Le négoce a un trésor de guerre avec les raisins achetés à la vendange. Il n'est pas pressé. Quelques petites ventes se sont réalisées avec une baisse de 10 % par rapport à l'an dernier.