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éditorial

Administration zélée

Par Bertrand Collard, rédacteur en chef de La Vigne - La vigne - n°217 - février 2010 - page 5

Au ministère de l'Agriculture et dans ses offices, on applique les instructions avec zèle. Lorsqu'il est arrivé à son poste, Bruno Le Maire a demandé à son administration de se conformer scrupuleusement aux règles européennes. Les viticulteurs du Midi en subissent les conséquences. La Commission européenne estime que les primes à la plantation doivent être accordées selon les surfaces réellement plantées et non selon la surface cadastrale des parcelles. Les agents de FranceAgriMer appliquent méthodiquement ce principe décrété dans un bureau. Un GPS à la main, ils se rendent une première fois dans les vignes pour mesurer la surface vouée à l'arrachage, puis ils reviennent aux mêmes endroits arpenter les plantations. Que de temps et d'énergie dépensés qu'il faudrait comptabiliser pour calculer le coût de la distribution des aides publiques. Mais c'est une autre affaire.

L'actualité, c'est l'alourdissement du traitement des dossiers et donc, de nouveaux retards dans le versement des aides. Bien des viticulteurs attendent un an pour toucher leur prime à la plantation. Plus agaçant encore : si les dossiers avaient été traités plus vite, l'an dernier, la France aurait utilisé toute l'enveloppe de 172 millions d'euros venant de l'Union européenne. Au lieu de quoi, elle ne s'est servie que de 155 millions d'euros.

Cette année, l'enveloppe grimpe à 227 millions d'euros que FranceAgriMer doit avoir décaissés avant le 15 octobre. Si cette fois encore, elle n'est pas entièrement utilisée, toute la politique d'affectation de ces fonds sera remise en cause. Car il sera alors difficile d'expliquer à ceux qui demandent des DPU pourquoi on ne leur en donne toujours pas.

Cette affaire n'est qu'un épisode de l'histoire des relations compliquées de la viticulture avec l'administration. Un autre épisode se joue dans le Var où des douaniers zélés se sont mis à contrôler, à partir de photos aériennes, les surfaces indiquées au Casier viticole informatisé. Dès qu'ils ont vu des écarts, ils ont distribué des amendes. Après une action d'éclat des syndicats, l'administration semble vouloir l'apaisement. Des responsables de bon sens admettent que la perfection n'est souvent que de papier.

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